La filière thermique électrique souffre depuis 2009 de la baisse accrue de ses parts de marché. Il s’agit pourtant d’une filière d’exception en perpétuelle évolution offrant aux français et aux étrangers un accès aux technologies les plus performantes en terme d’économie d’énergie. La plupart des industriels fabriquent aussi des chaudières à gaz, mais ils ont peur de désinvestir quelques années avant que les énergies renouvelables électrogènes ne prennent la place du nucléaire…
Avant 2009, 70 à 80% des bâtiments neufs étaient équipés de chauffage électrique (part excessive et déjà déséquilibrée dans un sens) contre 50% en 2012. Des chiffres amenés à baisser encore de 20% (jusqu’à 30% dans le logement collectif) à la vue des réglementations prévues pour 2020 qui limiteront les installations électriques aux zones non desservies par le gaz.
La RT2012 à l’origine d’un effondrement
Les critères et les exigences techniques imposées pour les constructions neuves aux professionnels du bâtiment sont particulièrement désavantageux pour les solutions électriques de chauffage.
En effet, depuis le 1er janvier 2013, la RT2012 incite les constructeurs à utiliser des solutions fossiles comme le gaz. Les solutions performantes électriques sont ainsi reléguées au second plan en faveur d’énergies importées représentant pourtant un impact de près de 13 milliards d’euros par an pour notre balance commerciale.
Des mesures particulièrement incohérentes dans cette période de crise économique et sociale, alors que cette même filière électrique propose aujourd’hui des solutions intelligentes qui nous permettraient de faire chuter considérablement nos dépenses énergétiques tout en accompagnant le développement des énergies renouvelables.
Si Delphine Batho annonçait en début d’année vouloir valoriser les solutions d’efficacité énergétique active, elles connaissent toujours de grandes difficultés pour se faire homologuer afin d’être diffusées.
Des conséquences alarmantes
Ces mesures ont des conséquences inquiétantes. En pénalisant les installations de chauffage électrique fixe, la RT2012 favorise malheureusement l’emploi de chauffages électriques mobiles.
Les installations extrêmement énergivores du passé auraient pourtant pu laisser place à un matériel fixe performant : détection de présence et d’ouverture de fenêtres, indicateur de consommation, programmation, etc. Pourtant, en désavantageant ainsi ces technologies, nous assistons au grand retour des émetteurs mobiles responsables de l’augmentation de la pointe électrique de ces dix dernières années. Une contradiction de plus ? Sans aucun doute à la vue du million et demi d’émetteurs mobiles vendu par an…
De plus, avec l’arrivée de la RT2012 et la baisse du marché, les emplois du secteur sont également touchés. Les CDD et les contrats d’intérim ne sont plus renouvelés et les crédits R&D ont baissé. Si la filière thermique électrique française regroupe plus de 200 000 salariés, des mesures de délocalisation assorties de licenciements sont désormais à craindre.
Balance commerciale impactée par l’importation du gaz et des appareils mobiles chinois de basse qualité, salariés en sursis, facture énergétique inquiétante et émissions de Co2 mises de côté…
Des conséquences lourdes pour le savoir-faire industriel des entreprises françaises mais également pour notre facture énergétique. Un constat inquiétant que le gouvernement devra pourtant prendre en compte s’il souhaite accompagner le pays vers une transition énergétique constructive.
La maison de l’avenir ? Une maison 100% électrique couplant énergies renouvelables et solutions intelligentes. Les innovations de la filière apportent déjà les solutions les plus performantes pour notre avenir énergétique… Des solutions existantes à portée de main pourtant mises à mal par des réglementations allant souvent à l’encontre des objectifs ciblés. Il suffirait de donner une valeur à la modulation carbone de l’électricité prévue dans l’annexe VIII de l’arrêté de la RT2012, pour que le choix entre le gaz et l’électricité existe économiquement au nord de la Loire…