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L’Etat va investir plus d’un milliard dans la rénovation des« passoires thermiques »

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Les ministres Delphine Batho et Cécile Duflot ont annoncé  les principales mesures d’un vaste plan de rénovation thermique.

Le candidat François Hollande annonçait la rénovation thermique des logements comme étant l’une de ses priorités. La ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Énergie et son homologue chargée du Logement devrait donc présenter un plan de rénovation thermique des plus conséquents.

Un tiers du parc français de logements construits durant les « trente glorieuses » seront concernés par ce projet. L’objectif serait ainsi de rénover, pour 2017, près de 500.000 logements considérés comme étant des « passoires thermiques » donnant ainsi la priorité aux 8 millions de français victimes de précarité énergétique.

L’isolation des HLM devrait être la première mesure de ce plan d’actions avec un accès aux prêts Eco PLS (prêt logement social). Grâce à un investissement dans l’isolation et dans des équipements de chauffage plus efficaces, les bailleurs sociaux devraient contribuer à améliorer le parc tout en réduisant les factures de leurs locataires.

Cette année, près de 120.000 propriétaires pourront également bénéficier du crédit d’impôt développement durable (CIDD) et du prêt à taux zéro (Eco PTZ). De plus, l’Etat devrait ajouter 600 millions d’euros aux 700 millions  finançant déjà ces deux aides, permettant ainsi d’étendre les critères actuels d’éligibilité afin d’atteindre les 280.000 logements privés rénovés par an.

Le plan de rénovation envisage enfin de mettre en place un projet de « tiers financement ». Il s’agirait ici de créer, par exemple, une société mixte (SEM) public-privé qui financerait les travaux et prendrait en charge la facture d’électricité réduite grâce à la rénovation thermique. La SEM se rémunérerait sur les économies d’énergie réalisées grâce aux travaux jusqu’au remboursement du prêt.

Nous vous expliquions déjà il y a quelques mois le principe du « tiers investissement ». Un projet des plus encourageant mais compliqué à mettre en place, les retours sur investissement pouvant être longs et faibles. D’autre part, les prix de revient sont rarement abordés dans les aides de l’Etat. Si l’on sait que la grande majorité des familles précaires sont chauffés au fioul, la chaudière à condensation est la bonne solution pour exploiter le réseau de tuyaux qui parcourent le bâtiment. Mais la partie des huit millions de français chauffés avec les vieux convecteurs mécaniques (grille pain) doivent remplacer ces gouffres de consommation par les radiateurs électriques contemporains qui permettent de réduire de 25% la consommation d’énergie avec un investissement d’une valeur de 10% de celle d’une chaudière à gaz à 15 mille euros.

Un plan de rénovation thermique qui permettrait donc aux ménages vivant dans la précarité de cumuler le crédit d’impôt, le prêt à taux zéro et le « tiers-financement ». N’oublions pas non plus que le bâtiment représente 40% de la consommation énergétique et 1/3 des émissions de gaz à effet de serre de la France. D’après l’Ademe,  la rénovation thermique de 500.000 logements par an d’ici 2030 et la construction de 310.000 à 350.000 logements optimisés en terme d’isolation permettraient une baisse de 30% de la consommation en 20 ans. L’objectif est louable mais pourrait-on rénover plus de bâtiments pour la même somme investi par un Etat déjà très endetté…?

 

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