Les pompes à chaleur d’aujourd’hui n’ont plus rien à voir avec celles des années 80. Leurs performances sont désormais très bien encadrées et maîtrisées. Elles sont capables de fonctionner à très basse température et d’adapter à tout instant la puissance fournie aux besoins.
Des performances sous différents climats et sur toute la saison de chauffe
Les pompes à chaleur sont soumises au règlement européen écoconception des produits liés à l’énergie, quel que soit le type de PAC : air/air, air/eau ou eau/eau. Ce texte définit les performances minimales pour autoriser la mise sur le marché européen des matériels, depuis 2015.
L’efficacité énergétique saisonnière d’une PAC est obtenue en considérant le coefficient de performance saisonnière (SCOP) ramené en énergie primaire (donc divisé par 2,5 selon le règlement actuel).
L’efficacité énergétique saisonnière doit être obligatoirement indiquée pour le climat moyen européen, à savoir celui de Strasbourg. C’est sur cette valeur que l’autorisation de mise sur le marché est accordée. En parallèle, le règlement propose aux fabricants d’indiquer également, de manière volontaire, la performance de leur matériel dans un climat chaud (Europe du Sud) et dans un climat plus froid (Europe du Nord). La France se trouve quasiment totalement en climat moyen.
Le SCOP est calculé en fonction de plusieurs points de fonctionnement (température d’air extérieur, température d’eau pour la PAC air/eau) représentatifs de la saison de chauffage, chacun étant pondéré d’un nombre d’heures représentatives du climat.
La performance à chaque point de fonctionnement, ainsi que l’efficacité saisonnière résultante, sont indiquées dans la fiche technique du produit, dite « fiche produit ». Celle-ci est mise à disposition par l’industriel.
En vertu du règlement écoconception, le SCOP minimum d’une PAC air/eau pour le climat français est de :
- 2,8 pour les PAC moyenne et haute température d’eau ;
- 3,2 pour les PAC à basse température d’eau.
Pour une PAC air/air, le SCOP minimum exigé est de 3,8.
Des performances qui s’affichent
Le règlement écoconception est accompagné du règlement étiquetage énergétique qui rend obligatoire l’affichage de la performance d’une PAC sur une étiquette énergétique destinée au consommateur final.
Pour les pompes à chaleur capables de fonctionner à moyenne et haute température (≥ 55 °C de température d’eau), qui sont les plus courantes, l’étiquette affiche la classe énergétique pour un fonctionnement à une température de 55 °C adaptée aux radiateurs et la classe énergétique pour un fonctionnement à une température de 35 °C adaptée aux planchers chauffants, sur une échelle allant de G à A++, identique à celle appliquée aux chaudières. Cette étiquette permet donc de comparer les produits entre eux.
Performance des PAC : chasse aux idées reçues
Le développement important des PAC et le règlement écoconception ont normalisé leurs conditions de fonctionnement et leurs performances. La PAC d’aujourd’hui n’est plus celle des années 2000 et encore moins celle des années 80. Elle est désormais parfaitement adaptée à toutes les conditions climatiques.
Règlementairement, les PAC sont aujourd’hui toutes conçues pour être capables de fonctionner à des températures extérieures négatives.
Le règlement écoconception impose qu’une PAC, sans son appoint, fonctionne à une température inférieure ou égale à -7 °C. La puissance de la PAC, en intégrant celle de l’appoint à -10 °C, doit également être indiquée. Ces informations figurent sur la fiche produit fournie par le fabricant.
Les PAC peuvent avoir un appoint mais il est pris en compte dans la performance
La plupart des PAC air/eau comprennent un appoint, fourni avec la PAC. De par le règlement écoconception, cet appoint est alors pris en compte dans la performance affichée. Si une PAC a besoin d’un appoint pour des températures inférieures ou égales à -7 °C, le SCOP de la PAC s’en trouvera naturellement diminué. L’existence d’un appoint est indiquée sur la fiche produit. Il est donc possible de comparer la performance des produits entre eux d’une manière transparente, avec une performance affichée proche des conditions réelles de fonctionnement.
Un minimum de 55 °C en température de sortie
La réglementation impose également que les PAC air/eau de moyennes et hautes températures soient capables de produire de l’eau au minimum à 55 °C. Leur performance énergétique est indiquée pour cette température.
Grâce au suivi de près de 2 000 PAC air/eau connectées installées en rénovation, on a pu démontrer que cette performance est suffisante pour la majorité des maisons en France. Ces PAC connectées produisent de l’eau chaude pour le chauffage à des températures voisines de 55 °C même lorsque la température extérieure est comprise entre -5 °C et -10 °C. Cette température de chauffage s’avère suffisante pour combattre les déperditions et chauffer correctement le bâtiment même quand la température extérieure est négative. Dans la plupart des cas, la PAC n’a pas besoin de produire de l’eau à une température supérieure à 55 °C. Elle conserve donc une efficacité énergétique optimale.
La puissance des PAC s’adapte systématiquement au besoin de chauffage
La quasi-totalité des PAC sont aujourd’hui équipées de compresseurs à variation de vitesse, dits inverters. Le compresseur est donc capable d’adapter sa vitesse de rotation en permanence au besoin de chauffage. Ces équipements sont systé- matiquement dotés d’un système de régulation qui permet de déterminer automatiquement la puissance à fournir en fonction de la température extérieure.
En rénovation, c’est aussi grâce à cette capacité d’adaptation que l’on peut installer une pompe à chaleur avant même de faire des travaux d’isolation thermique dans la plupart des maisons. Ce sera notamment le cas pour des maisons qui ne sont pas des passoires thermiques, ou quand il s’agit de remplacer dans l’urgence un générateur ancien tombé en panne. C’est aussi le cas dans un processus de rénovation globale par étapes successives. La réalisation de travaux d’isolation thermique après l’installation d’une pompe à chaleur ne pose aucun problème. Les travaux diminuent les déperditions et par conséquent les besoins de chauffage. Grâce à l’inverter, la pompe à chaleur adapte sa puissance pour fonctionner à des températures de sortie moins élevées. Sa performance énergétique n’en est que meilleure.
Une acoustique maitrisée
Le règlement écoconception fixe également des exigences en termes de niveaux de bruit à ne pas dépasser, pour la partie de la PAC située à l’intérieur du bâtiment et pour la partie située à l’extérieur du bâtiment.
Pour une PAC de puissance comprise entre 6 kW et 12 kW, le niveau de puissance acoustique maximum admissible est fixé à
- 65 dB (A) pour l’unité intérieure de la PAC ;
- 70 dB (A) pour l’unité extérieure de la PAC.
Ces informations sont également indiquées sur la fiche produit fournie par le fabricant.
Mais, en matière d’acoustique, le niveau de puissance d’un équipement en laboratoire est un premier niveau, les conditions d’installation de l’équipement en sont un autre, au moins aussi important. En effet, une mauvaise installation peut doubler ou tripler le niveau de bruit ressenti par le voisinage. C’est pourquoi il est primordial que l’installateur respecte les règles d’acoustique et d’intégration dans l’environnement.
Des performances en matière d’émissions de CO2
Poussés par la règlementation environnementale pour les bâtiments neufs (RE2020), de plus en plus d’industriels déclarent les performances environnementales de leurs produits. Ces fiches de performance environnementale produit (PEP) sont le résultat d’une analyse de cycle de vie (ACV) du produit, de sa fabrication à sa fin de vie, dans le cadre du programme PEP Ecopassport. L’ACV est vérifiée par un tiers indépendant. Grâce aux PEP, les utilisateurs ont donc désormais accès à toutes les informations concernant l’impact CO2 d’une pompe à chaleur dans toutes les phases de son cycle de vie. Cet indicateur est utilisé dans le calcul de l’impact carbone du bâtiment, dans la règlementation RE2020.
