La seconde édition de l’Observatoire de l’énergie solaire photovoltaïque en France vient de paraître. Actualisées chaque trimestre, ces éditions nous éclairent sur le positionnement de l’énergie solaire photovoltaïque et nous fournissent de nombreux indicateurs clés nous permettant d’avoir une vision globale sur ce secteur.
« Lancé début février 2012 au coeur du débat présidentiel sur la future politique énergétique, l’Observatoire de l’énergie solaire photovoltaïque vise à donner une photographie trimestrielle du parc solaire photovoltaïque installé en France, en capacité et production par segment de marché, en éclairant les développements au regard des situations en Allemagne et en Italie, et en organisant la transparence sur l’évolution du coût du financement public. »
Dans notre article du 12 juillet, nous présentions l’intervention de Céline Alléaume lors des dernières rencontres « Énergie et Bâtiment », faisant état des difficultés rencontrées par le marché du photovoltaïque ces dernières années. Les données présentées par l’Observatoire de l’énergie solaire photovoltaïque en France confirme ainsi l’affaissement du marché résidentiel et la baisse continue du financement public annoncé par Madame Alléaume.
Si de 2009 à 2012, le parc photovoltaïque français a connu un développement progressif et constant, ce dernier a cumulé un retard des plus conséquent par rapport à des pays comme l’Italie et l’Allemagne. De plus, cette évolution résulte des raccordements progressifs des grands projets, exigeant ainsi beaucoup de temps.
Depuis le moratoire du 2 décembre 2010, le volume des raccordements par trimestre sur le marché résidentiel a énormément baissé (de 99 MW au premier trimestre 2011 à 43 MW au troisième trimestre 2011). La chute du marché résidentiel, moteur initial du marché et générateur d’emplois, aurait ainsi provoquée une perte de plusieurs milliers d’emplois.
Autres chiffres inquiétants de cette seconde édition : le fort ralentissement des marchés en file d’attente. La diminution de la file d’attente fait ainsi état du ralentissement global du marché français du photovoltaïque. Près de 1GW de projets a déjà été supprimé de la file d’attente entre le 31 décembre 2010 et le 30 septembre 2011, ce qui nous permet d’envisager que certains des autres projets prévus pourraient bien ne jamais voir le jour.
L’instabilité réglementaire et la baisse continue des tarifs d’achat, avant et à la suite du moratoire, ont eu des incidences sur l’ensemble des marchés. Le secteur des moyennes toitures serait particulièrement affecté avec une chute du tarif d’achat de 48% depuis le moratoire.
« L’effet de communication négative du moratoire » a également touché le marché résidentiel avec une baisse de 36% des tarifs d’achat depuis décembre 2010.
Cette seconde édition revient également sur le faible rôle tenu par l’électricité solaire photovoltaïque en France, et sur les objectifs imposés par l’Etat pour 2020. Avec une part de production d’électricité photovoltaïque de 0,29% sur la production totale d’électricité en 2011, même multipliée par 20, elle resterait relativement faible.
Pour terminer, « le poids prévisionnel du photovoltaïque dans la Contribution au Service Public de l’Electricité (CSPE) engendré par toutes les nouvelles centrales entrées en file d’attente et qui ont obtenu un tarif, dont un certain nombre (% de chute) seront raccordées sous 18 mois, est estimé par France Territoire Solaire à environ 126 millions d’euros pour 423 MW raccordés ». Un coût qui aurait diminué de près de 30% depuis le moratoire, une baisse résultant en partie de la chute des tarifs.
Consulter la seconde édition de l’Observatoire de l’énergie solaire photovoltaïque en France