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Décarboner les transports : quelle feuille de route pour le prochain quinquennat ?

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Premier secteur en termes d’émissions de gaz à effet de serre, la mobilité commence à peine son indispensable décarbonation. A l’approche de l’élection présidentielle, il est temps de faire le bilan des actions menées et de dessiner les lignes directrices pour les cinq prochaines années afin d’atteindre les objectifs fixés sur le plan national et européen d’ici 2050. Cécile Maisonneuve, senior fellow de l’Institut Montaigne et conseillère auprès du centre énergie et climat de l’Ifri, est venue le 17 novembre partager son regard sur la transition écologique des mobilités lors de ce dernier quinquennat, ainsi que ses perspectives pour les cinq prochaines années.

La mobilité, premier secteur d’émission de CO2 en France

Ce constat amène à un choix important : moins bouger ou mieux bouger ? Faut-il renoncer à certaines libertés de déplacement ou les nouvelles technologies permettent-elles une autre voie ?

La mobilité ce sont trois systèmes qui interagissent :

  • Les différents modes de transports en eux-mêmes  ;
  • Les lieux de déplacement ;
  • Les modes de vie.

Les efforts réalisés jusqu’à aujourd’hui se sont concentrés sur le seul système des transports et n’ont pas permis d’avancer sur une réduction des émissions, pire, elles ont augmenté de 9% depuis 1990. L’objectif de -55% d’ici 2030 est donc encore loin et il faut passer à un changement systémique.

Depuis 20 ans plus de 80 milliards ont été investis dans les transports publics sans que leur utilisation se trouve accrue car cet investissement s’est concentré sur les hypercentres urbains, qui ne sont que faiblement habités. Il faut aussi noter que l’augmentation des investissements pour le vélo ne fait pas baisser la proportion de voitures mais plutôt celles des piétons et des usagers de transport en commun.

Les changements doivent au contraire être concentrés là où vivent 50% des Français : hors des aires urbaines, dans les zones où les Français effectuent en moyenne 40km de trajets quotidiens.

Ce sont en effet les déplacements périphérie-centre qui sont responsables de 50% des émissions du secteur des transports. Pour les réduire il est indispensable de revoir l’offre de transports en commun de ces zones.

Le besoin d’une offre de mobilité plurielle et d’infrastructures

La mise en place d’une autorité globale de gestion des mobilités permettrait de mieux organiser la complémentarité des différentes solutions de mobilité. Le tramway, les vélos, les trottinettes, les services comme Uber, peuvent en effet cohabiter tant que des interfaces entre ces modes existent pour en faciliter et sécuriser l’usage.

Pour permettre le développement de ces multiples mobilités et réduire les émissions de CO2, il est nécessaire d’investir énormément dans les infrastructures :

  • Développement de l’infrastructure pour les transports en commun  ;
  • Déploiement de l’infrastructure liée au vélo ;
  • Multiplication des bornes de recharge pour véhicules électriques ;
  • Electrification de la mobilité en zones rurales.

Lire aussi : La mobilité propre au coeur de la relance économique

Quelle devra être l’action de l’État ?

L’État doit surtout avoir une fonction d’impulsion via les investissements, pour les bornes de recharge par exemple.

Il est important aussi que les recettes de la mobilité aillent dans les investissements pour la mobilité. Le principe de non affectation des recettes est problématique, notamment dans le cadre de péages urbains par exemple.

Malheureusement après la crise des Gilets Jaunes, le sujet du prix de la mobilité est explosif au niveau politique et c’est pourquoi il n’est que faiblement abordé dans la campagne électorale actuelle.

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