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Economie & écologie : un équilibre à trouver dans le bâtiment

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Les invitations diffusées à un large public pour participer aux Rencontres Energies & bâtiments à Lyon le 1er juin 2012, ont motivé la journaliste Jade Lindgaard de Mediapart à publier un article la veille, après avoir interviewé au téléphone le président de notre association,  Jean Bergougnoux, en omettant en revanche de l’interroger sur le statut du document de travail qu’elle allait produire sur Scribd.

Une présentation en trompe l’œil

Pour information et à titre de démenti, le document de travail cité n’est pas un document interne mais en fait un document rédigé et proposé par un cabinet de conseil extérieur en janvier 2011 à l’attention de quelques membres à l’initiative de l’association. En mars 2011, date à laquelle la quasi-totalité des membres existants a rejoint l’association, les préconisations / propositions du cabinet extérieur n’ont ni été discutées, ni donc retenues par le conseil d’administration et son président comme le prouve l’activité actuelle de l’association :  les membres de l’association ont préféré retenir une démarche d’ouverture et de partage de l’information avec le grand public (cf. site internet, fil Twitter avec près de 2000 followers, scoop.it et notre compte Facebook) et d’échange des réflexions issues des expériences pratiques de ses membres et de son Comité Scientifique.

Pour connaître la réalité des positions et actions de l’association et échapper à une vision en « trompe l’œil », il suffit à chacun de se baser sur des faits bien différents et de relire des objectifs clairement affichés sur son site-blog (et non cachés comme cela est présenté) ainsi que de parcourir les près de deux cents articles et communiqués publiés depuis l’été 2011 où sont notamment citées avec le même souci d’équilibre, les positions de NegaWatt ou de Greenpeace. De plus, les tribunes du président de l’association parues cet hiver dans la presse nationale ainsi que les synthèses des deux manifestations de Nancy et de Lyon en 2012 mises en ligne témoignent de la vraie nature de la démarche de l’association, loin des positions partisanes et guerrières que l’on souhaite lui attribuer.

Enfin, pour ce qui est des codes de son identité et du montant de son budget mis en avant pour étayer ses propos, ils sont tout à fait comparables à ceux d’autres associations du secteur des énergies, sans que cela soit souligné ou serve d’argumentation.

Une interview partiellement relatée

L’article de Mediapart ne relate que pour partie la teneur de l’interview de M. Bergougnoux effectuée la veille des Rencontres de Lyon. A l’inverse de ce qui est longuement développé sur la critique qui serait faite par l’association de la régulation thermique 2012,  le président affirme clairement « Nous n’y sommes pas opposés. C’est une bonne chose d’améliorer l’isolation des bâtiments, tout en reconnaissant avoir des interrogations par rapport au mode de calcul et à la reconnaissance des mérites des différentes énergies en présence ». Réticence soulignée par Jade Lindgaard, somme toute légitime, à moins de considérer que cette règlementation soit parfaite, ce que le terrain et de nombreuses personnalités de tous bords semblent aujourd’hui démentir.

Une démarche réitérée pour trouver  un équilibre dans le bâtiment

L’association réunit, d’abord, des hommes et des femmes qui sur le terrain, construisent des maisons individuelles, des immeubles collectifs, des bâtiments tertiaires, qui construisent et gèrent des logements sociaux,  qui fabriquent et installent  des matériels d’utilisation et de régulation de toutes les énergies (fioul, gaz, électricité, bois, photovoltaïque).

Ils  partagent, bien entendu,  toutes les préoccupations liées au développement durable : ménager les ressources rares, telles que les gisements d’hydrocarbures faciles d’accès, maîtriser les émissions de gaz à effet de serre, promouvoir la sobriété énergétique et, d’une certaine manière, le qualificatif d’association écologique ne nous déplaît pas. Mais, parce que nous sommes des hommes de terrain, nous sommes aussi convaincus que la transition énergétique ne pourra se faire qu’avec l’adhésion de ceux qui achètent ou louent un logement,  y utilisent des énergies et en attendent qu’il soit fonctionnel, confortable, protecteur de leur santé, … et tout cela, bien sûr, a un coût (accession à la propriété,  loyers, charges, factures énergétiques,..) aussi maîtrisé que possible et compatible avec leurs revenus.

A cet égard, il faut être tout-à-fait clair ; pour le consommateur, l’énergie ce sont des kWh de gaz et d’électricité qu’il peut lire sur ses compteurs ou sur ses factures, des litres de fioul ou des stères de bois, l’entretien de sa chaudière, le ramonage de sa cheminée,..  In fine, ce sont des euros qu’il lui faudra débourser chaque mois.

Ces préoccupations parfaitement légitimes et les comportements qu’elles induisent, devraient être à la base de toute réflexion sur la rénovation énergétique des bâtiments existants ou la réglementation énergétique en matière de construction neuve. Nous nous efforçons d’en tirer les conséquences dans le cadre de notre Comité scientifique, environnemental et social grâce à des études aussi précises et rigoureuses que possible. Faut-il ajouter que nous tenons compte dans ces travaux de toutes les innovations, en particulier en matière de programmation et de régulation de l’usage des énergies, que les réglementations actuelles prennent peu en compte, voire pas du tout, et qui, à nos yeux, sont porteuses d’avenir.

Nous pensons cependant que le progrès passe aussi et peut-être d’abord par la confrontation des idées. C’est pourquoi nous sommes à l’écoute dans le cadre des manifestations que nous organisons, à travers notre site-blog  et le dialogue quotidien sur notre fil news tweeter, des opinions les plus diverses, même et surtout lorsqu’elles ne rencontrent pas les nôtres.

Refusant tout sectarisme, ouverte au dialogue, aussi éloignée que possible d’une attitude de lobby (quel que soit le sens que l’on donne à ce terme), notre association  a pour ambition de participer utilement au débat énergétique de demain et aux suites qui lui seront données.

Voilà qui est bien loin de la problématique manichéenne dans laquelle certains souhaitent nous enfermer.

Un article relayé par une intervenante de nos Rencontres

Nous voulons ici saluer la présence lors des Rencontres organisées à Lyon le 1er juin 2012 de Madame Marie-Odile Novelli, vice-présidente du Conseil régional Rhône-Alpes, Politique de la Ville, logement, solidarités. Nous la remercions autant pour son esprit d’ouverture lors du débat que pour les critiques qu’elle a souhaité formuler sur son blog la semaine dernière, qui nous indiquent des pistes à suivre pour simplifier et mieux expliciter « l’équilibre » de nos prises de paroles futures. Nous sommes parfaitement d’accord avec elle sur de nombreux points comme celui de devoir quitter l’âge du carbone et du méthane pour des énergies propres, parmi laquelle l’électricité renouvelable aura toute sa place. Dans l’immédiat, nous n’hésitons pas d’ailleurs à préconiser le remplacement des systèmes de chauffage électrique peu performants dit « grille-pain » et à dénoncer l’utilisation intensive des radiateurs mobiles d’appoint qui pèsent lourdement sur la formation des pointes de consommation en hiver.

Je vous laisse visionner l’intervention de Mme. Marie-Odile Novelli le 1er juin à Lyon:

Discussions et contradictions passionnées sur les réseaux sociaux

Les 59 commentaires qui suivent l’article de Mediapart témoignent d’une attente de débats contradictoires sur les sujets de l’énergie dans le bâtiment et sur les applications du Grenelle de l’environnement. Par exemple, «Patrick K» reconnaît que : «la RT2012 n’est certes pas le top de la réglementation, néanmoins  les avancées sont considérables… La RT 2012, sur le papier c’est une chose, sur le terrain, vous seriez terrifiés !” Nous avons régulièrement écrit à peu près la même chose.

D’autre part, la présence “surprenante”, pour Mediapart et Mme. Novelli, de l’USH parmi nos membres démontre que la volonté de notre association de travailler dans l’intérêt des utilisateurs de logements et de valoriser le pragmatisme issu du terrain est suffisamment évidente pour que les gestionnaires de logements sociaux s’associent à notre démarche. Le directeur général de l’Union Sociale pour l’Habitat, Daniel Aubert, constate que  « 89% des logements HLM BBC ont installé le gaz naturel dont la moitié pour du chauffage collectif. Preuve du déséquilibre, seuls 7% des logements ont préféré des solutions électriques thermodynamiques et 3% des réseaux de chaleur ». Il est permis d’être surpris par cette évolution au moment où le prix du gaz s’envole, pesant lourdement sur les charges des ménages modestes.

« Patrick K » révèle aussi dans son commentaire recommandé 14 fois sur Mediapart, l’influence d’un cabinet d’étude sur le chantier du Tram brestois : « il existe dans ce programme de travaux, un atelier maintenance, dont les besoins d’énergie sont loin d’être négligeables.. Gdf ou Rgdf a ouvert un abonnement de 1.5 Mw de gaz ! Et principalement pour le chauffage des ateliers, et la production d’ECS pour le nettoyage des rames de Tram…».  Ces commentaires sont un exemple des débats auxquels nous souhaitons participer.

Apporter notre contribution aux débats des futures réglementations thermiques dans le bâtiment

Dans un contexte de réchauffement climatique et de précarité économique, l’objectif de notre association est bien de participer démocratiquement aux débats des futures règlementations thermiques afin que des solutions simples, économiques et innovantes, développées le plus souvent en France, soient prises en compte dans la construction neuve et la rénovation.

Les débats qui s’annoncent nous invitent à poursuivre de manière assidue notre travail de réflexion, d’information et d’échange afin d’apporter une contribution éclairée aux consommateurs et aux acteurs de la politique énergétique au cours des prochains mois.

En effet, dans une période de transition énergétique où l’argent public et privé est rare, nous restons convaincus que la baisse de la consommation d’énergie, l’équilibre du mix énergétique dans le logement, passeront obligatoirement par une isolation accélérée d’immeubles ciblés, l’utilisation rationnelle des énergies, le développement innovant des EnR, l’adhésion des consommateurs à de nouveaux comportements et la mise en œuvre de solutions intelligentes et décentralisées au plus près des citoyens.

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