Monsieur Jean Bergougnoux, président de l’association Equilibre des énergies, a clôturé ces premières assises régionales de l’efficacité énergétique par une synthèse des interventions en soulignant des contradictions nées dans l’atteinte d’objectifs court et long termes.
M. Bergougnoux met le doigt sur une première contradiction : en effet, les énergies fossiles bon marché, le capital, les fonds publics ou le foncier disponible se font rares et le réchauffement climatique lié aux émissions de CO2 devient un problème majeur. Dans cette optique, le bâtiment apparait comme un secteur clé sur lequel il est essentiel de travailler si nous voulons réduire à la fois notre consommation énergétique et nos émissions de gaz à effet de serre.
Il est important de relever que les performances en termes de dépenses thermiques ont très peu augmenté (2%) depuis 1990 par rapport à une augmentation de 24% de logements. Mais le réduction prévue par l’Europe de 38% de la consommation d’énergie semble compromise.
La deuxième contradiction est visible entre les réglementations thermiques et l’innovation, alors que l’innovation est le meilleur moyen de sortir de l’impasse dans laquelle nous avançons.
Mais la réglementation est une bonne chose parce qu’elle oblige les acteurs à se remettre en question ; on a vu apparaitre grâce à la réglementation des dispositifs tels que la pompe à chaleur, le chauffe-eau thermodynamique, ou des dispositifs utilisant la thermodynamique, et la régulation des réseaux d’énergie et l’insertion dans ces même réseaux d’énergies renouvelables. Cette introduction des énergies renouvelables telles que le photovoltaïque dans le réseau électrique par exemple, nécessitera un moyen de réguler proprement la demande. Mais la réglementation, par sa rigidité, est également un frein à l’innovation.
Par ailleurs, troisième contradiction, il faut se rappeler que le Grenelle de l’environnement avait pour objectif principal la maîtrise des émissions de gaz à effet de serre afin de suivre la priorité de Bruxelles, mais nous nous sommes écartés de ce but dans la RT2012 en se focalisant sur des objectifs d’efficacité énergétique. Il serait peut-être plus judicieux de ne fixer qu’un objectif principal comme la réduction des émissions de co2, les autres objectifs devenant alors des moyens d’y parvenir.
Jean Bergougnoux souhaite surmonter ces contradictions, en investissant dans les énergies renouvelables, dont le prix finira par baisser à mesure qu’on innovera dans ce domaine et rencontrer alors les prix à la hausse des énergies fossiles. Le président souhaite favoriser les Bâtiments à basse consommation, mais qui répondent aussi aux attentes du consommateur. Il faut savoir que nous avons d’excellents résultats de recherche au CNRS et au CEA sur le photovoltaïque. “Mais n’oublions pas la déclaration de la commission de régulation de l’énergie qui précise que si l’on installait le photovoltaïque prévu par le grenelle de l’environnement, il en résulterait une augmentation de 20% du prix du KwH d’ici 2020.“
Jean Bergougnoux termine donc son intervention par cette phrase : « Cela étant, les contradictions court terme/long terme subsistent et il va falloir les gérer au mieux“. Je vous laisse écouter l’intégralité de son exposé…