Ce mercredi 1er mars, les Présidents Serge Lepeltier et Jean Bergougnoux accueillaient M. Jean-Claude Lenoir (Sénateur LR de l’Orne et Président de la Commission des affaires économiques du Sénat) à l’Atelier-Débat d’EdEn. Durant l’heure et demie d’échanges, le sénateur Les Républicains a développé ses vues sur la Transition Énergétique.
A l’instar des derniers Ateliers-Débats d’EdEn, cet événement s’inscrit dans le contexte de l’élection présidentielle. Le changement de Présidence à venir est l’occasion de remettre au centre des débats la question de l’énergie et de sa place par rapport à l’Économie et l’Environnement.
Au cours des débats, Jean-Claude Lenoir a regretté que l’énergie, et en particulier l’électricité soit prise en otage par des considérations idéologiques.
En effet, bien que ne représentant que 23% de la consommation en énergie primaire, l’électricité focalise une grande partie des critiques des anti-nucléaires, alors que la France fait face à de grands défis énergétiques, à travers la question du développement des EnR qui deviennent de plus en plus profitables ou bien la révolution des données (Smart grids…).
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Un sénateur pragmatique en faveur d’un mix énergétique décarboné français :
Afin de répondre à ces défis, le Sénateur se positionne clairement en faveur d’un mix énergétique décarboné français. Pour atteindre cet objectif, il appelle à la création d’une taxe carbone. Néanmoins, cette mesure ne serait viable qu’en collaboration avec nos voisins européens, sinon elle entamerait la compétitivité de nos entreprises tout en ne nous protégeant pas contre la pollution de nos voisins.
En outre, le Président de la Commission des affaires économiques entend favoriser le développement des EnR. Cela passe par le maintien des appels d’offres pluriannuels des EnR, afin de donner suffisamment de visibilité aux industriels et professionnels du secteur.
Cependant, devant l’assemblée de professionnels des questions énergétiques, le Sénateur Lenoir a rappelé que la question des capacités de production devait prévaloir avant toute chose. C’est-à-dire qu’il est nécessaire que la France ait assez de capacité de production pour soutenir la demande sachant que par définition, les EnR sont des énergies intermittentes (dépendantes du soleil, du vent, du courant…). A ce sujet, Jean-Claude Lenoir revendique son pragmatisme : dans l’état actuel des choses, les EnR doivent être complétées par d’autres sources d’électricité, dont le nucléaire fait partie car il apporte à la fois une indépendance énergétique et une bonne électricité à faible coût.
Au service des consommateurs et des entreprises :
Pour le Sénateur, il est primordial que l’électricité soit au service des consommateurs et des entreprises françaises. Par conséquent, il s’engage contre la suppression des tarifs règlementés amenée par le débat autour de l’autoconsommation (consommer sa production d’EnR) et contenue dans le Winter Package Energy de l’Union européenne. En effet, le principe de la péréquation tarifaire doit rester la norme afin que tous les Français bénéficient d’une bonne électricité au même coût, afin de ne pas favoriser un territoire mieux doté en potentiel EnR au détriment d’un autre.
De plus, Jean-Claude Lenoir souhaite que les entreprises continuent à bénéficier de contrats à long terme pour les questions énergétiques. Ces contrats permettent aux entreprises implantées sur le territoire de ne pas être soumises aux aléas des variations des coûts de l’énergie.
Conclusion des échanges
Comme il est d’usage, le mot de la fin est revenu au Président d’EdEn. Dans son intervention finale, Jean Bergougnoux a réaffirmé dans les grandes lignes, son accord sur l’importance d’avoir un mix énergétique décarboné français, afin de fournir de l’énergie de qualité bon marché tout en respectant l’environnement. En outre, il a rappelé l’importance de traduire cette volonté politique dans la législation, en particulier sur les questions de réglementation thermique, où la priorité doit être donnée aux énergies décarbonées.
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