Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’écologie, a lancé une consultation publique autour de 120 mesures d’économies d’énergie afin de connaitre les priorités des français pour maîtriser les coûts. Parallèlement, l’Anah (Agence Nationale de l’Habitat) a convaincu le mois précédent les grands fournisseurs d’énergie (EDF, GDF Suez et Total) d’augmenter leur participation pour aider le programme « Habiter Mieux ».
Des Certificats d’Economie d’Energie (CEE) revus à la hausse
Cette rallonge de €1,1 M déjà investie par l’Anah et Action Logement en plus des €85 M déjà engagés par les trois énergéticiens pour rénover 100 000 logements permettront finalement l’accès aux travaux de mise aux normes à plus de 300 000 propriétaires occupants d’ici 2012. Le gain énergétique attendu est de 25% par logement rénové.
Les bénéficiaires sont majoritairement des propriétaires de maisons individuelles construites avant 1995 et n’ayant bénéficié d’aucune aide. Viser une amélioration de l’efficacité énergétique passera en grande partie par une rénovation liée à l’isolation thermique mais avec des matériaux et des artisans certifiés..
Afin de rendre l’ensemble de ces travaux pérennes et conformes aux exigences des nouvelles normes (RT 2012), une règle a été adoptée pour imposer aux maîtres d’oeuvre un diagnostic préalable sur des surfaces supérieures à 250 m2. La réalisation des travaux est possible après accord de la prise en charge, suivant un cahier des charges précis, notamment au niveau des normes des matériaux utilisés.
Des normes à respecter pour l’efficacité énergétique
Les « obligés », les entreprises du secteur énergétique concernés par les CEE (Certificatss d’Economie Energétique) ont pour certains –comme EDF avec Bleu Ciel – choisi d’accompagner ce processus en sélectionnant des professionnels habilités à mettre en œuvre ces travaux dans le cadre légal imposé.
(source domoclick.com)
Pour faciliter le choix parmi l’ensemble des isolants existants et notamment pour garantir la fiabilité des objectifs d’isolation et la bonne réalisation de la pose, certains fabricants ont accepté d’être certifiés par l’ACERMI (Association pour la Certification des Matériaux Isolants), organisme indépendant.
L’ACERMI regroupe le CSTP (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) et le LNE (Laboratoire de Métrologie et d’Essais). L’étiquette apposée sur les produits certifiés permet d’en vérifier immédiatement l’adéquation avec le projet entier dont le type de surface que vous cherchez à isoler.
Comme le précise le site du CSTB : « La certification ACERMI vise à garantir aux acheteurs d’isolants thermiques du bâtiment, des produits aux performances contrôlées par un organisme tiers indépendant. Elle garantit non seulement la conformité aux normes et aux exigences de la « Directive Produits de Construction », mais aussi un suivi de qualité des productions ». Cette certification répond aux exigences de la RT 2012 en termes de performance énergétique.
Dans le même esprit, un autre indicateur intéressant pour orienter votre choix : la FDES (Fiche de Déclaration Environnementale et Sanitaire). Elle vous renseigne sur les impacts sur l’environnement et sur la santé des produits ayant accepté de la compléter.
Ces nouveaux indicateurs sont importants pour deux raisons: les aides de l’Anah sont conditionnées par la certification à la fois des produits et des professionnels intervenants dans vos travaux de rénovation énergétiques avec des économies d’énergie d’au moins 25% minimum. D’autre part, dans une logique de développement durable, connaître ne serait-ce que les « énergies grises » entrants dans la production des matériaux que vous comptez installer peut également vous orienter sur vos choix. Si cela vous interpelle, vous pouvez consulter ces tableaux comparatifs pour prendre une décision.
Lire aussi : Vous avez un projet de rénovation, l’Anah vous aide à le finance
Sachant que le secteur des matériaux isolants innove pour tirer les prix vers le haut, il subit une concurrence motivée par le Grenelle de l’Environnement. Les maîtres d’ouvrage prudents n’ont pas d’autres choix que de consulter des professionnels agréés qui deviennent responsables de la qualité de la livraison.
L’indépendance de l’ACERMI est sans doute un gage d’objectivité dans un secteur aussi concurrentiel et ouvrant la voie à des financements publics par le biais du programme « Habiter Mieux » et les différentes subventions de l’Anah par exemple. De plus, cette certification vient compléter le marquage CE (norme européenne) qui n’indique que 3 éléments (la résistance thermique R m²K/w, la conductivité thermique ou lambda, la réaction au feu). Elle n’est pas obligatoire pour les produits isolants à base végétale ou animale. L’ACERMI certifie toutes les catégories d’isolants. Pour cela, l’ACERMI vérifie le système qualité des fabricants, prélève des produits deux fois par an, de façon aléatoire, pour attester la continuité de la qualité de production. Elle effectue aussi des contrôles sur des produits testés par le LNE ou le CSTB.
Cette certification était d’ailleurs le sujet de l’une des conférences du Salon BATIMAT le 8 novembre dernier : « ACERMI : des isolants certifiés au service de la performance énergétique ». On apprenait que pour les parois opaques utilisant un isolant non certifié ou un isolant CE uniquement déclaratif, une pénalisation de 15% était applicable dans les calculs.
Enfin les discussions récentes sur les forums montrent les exemples de questions posées par les « auto-constructeurs » sur les enjeux de l’isolation, comme cet échange sur le Forum Futura Sciences. De plus, certains internautes promeuvent la norme ACERMI, car elle respecte le DTU (Document Technique Unifié : applicable aux marchés de travaux de bâtiment en France, il établit le cadre règlementaire et les normes à respecter de façon contractuelle).
Avec une hausse des prix des énergies, tirés par la demande étrangère et par le besoin de financer le déploiement des énergies renouvelables, les français doivent réduire au plus vite leurs consommations de chauffage et de matériels domestiques pour ne pas rejoindre la liste des assistés dans la précarité énergétique. L’isolation est certainement la vraie priorité des dix prochaines années dans le bâtiment qui devrait être soutenue par toutes les institutions.