Le Ministre Serge Lepeltier, Président d’Équilibre des Énergies était l’invité de Hervé Gardette dans l’émission du Grain à Moudre, consacrée à la pollution de l’air.
Ces dernières semaines, les grandes villes françaises ont connu un pic de pollution causé par la combinaison de facteurs humains (trafic automobile, activités industrielles, chauffage au bois), et climatiques (absence de vent, etc.).
Un phénomène qui n’est pas nouveau, comme l’expliquent aux côtés de Serge Lepeltier, le sociologue et juriste, Pierre Lascoumes et le sociologue Gaëlle Krikorian.
Dans son intervention, Serge Lepeltier a regretté « qu’il faille attendre des épisodes de crise pour que les pouvoirs publics comme la population prennent conscience de la situation gravissime du niveau de pollution de l’air ».
Ne pas attendre les pics de pollution pour prendre des mesures
En effet, si structurellement la qualité de l’air « était plus négative avant » et s’améliore, notamment en raison notamment des politiques environnementales, elle continue de causer 48 000 décès chaque année.
Or, en dehors des épisodes de pic de pollution, la question de la qualité de l’air est peu traitée par les médias français et l’effet s’en ressent sur l’efficacité des mesures prises (limitation des déplacements automobiles, gratuité des transports). Si elles sont utiles et pertinentes pour réduire ponctuellement le niveau de pollution, on constate une baisse de l’adhésion, voire une opposition croissante de la population à s’y soumettre. Ainsi, en 2014 les interdictions de circulation avaient entraînés une baisse de 18% du trafic contre seulement 5 à 10% cette année.
« Il faut une réglementation générale et non des mesures exceptionnelles pour améliorer la qualité de l’air au quotidien, responsable de 90% des décès ! »
Pour enrayer ce phénomène, il est nécessaire de mener un travail de sensibilisation de la population couplé à la mise en place « d’une réglementation progressive avec des obligations ».
L’exemple du traitement des pesticides lors du Grenelle de l’environnement est révélateur. A l’époque, un objectif de réduction de 50% de ces produits avait été arrêté, sans être associé à des mesures obligatoires. Depuis, malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation, l’utilisation des pesticides continue d’augmenter malgré les inquiétudes des consommateurs et les alertes des associations…
Les produits non polluants ne doivent pas être plus taxés que ceux polluants
Dès lors, l’unique solution efficace réside dans l’adoption de normes (interdiction de produits) associées à la mise en place d’une politique tarifaire incitative. Pour cela, « les taxes sont le meilleur moyen car nous sommes dans une économie libérale où le prix est un critère essentiel dans la décision d’achat« .
Pour autant il ne faut pas que l’État considère la taxation des produits polluants comme une nouvelle source de financement… et (re)tombe dans le travers d’imposer de la même façon tous les produits, polluants ou vertueux.
« Il faut baisser les taxes des produits ayant un faible impact environnemental »
Le logement : une source essentielle pour améliorer la qualité de l’air
L’association Équilibre des Énergies milite depuis plusieurs années pour une prise en compte des émissions de CO2 et de la qualité de l’air intérieur dans les réglementations. Les bâtiments sont une source importante d’émissions de gaz à effet de serre lors des phases de construction / destruction comme tout au long de leur cycle de vie.
Sur ce sujet, Serge Lepeltier rappelle que le chauffage au bois est également responsable de la pollution de l’air en Île-de-France. Or, fin 2014, l’actuelle Ministre de l’Environnement, Ségolène Royal était revenue sur l’interdiction des foyers ouverts, refusant ainsi de mettre en place des règles pour avancer dans ce domaine…
Mobilité électrique : Les services publics doivent être exemplaires
La mobilité électrique est en plein développement et doit être poussée au sein des entreprises. A ce titre, l’intiative de la RATP peut être citée en exemple. En effet, la régie parisienne mène une petite révolution en mettant en place des bus électriques.
L’émissions s’est terminée sur la question de la gratuité des transports et de l’importance de la relation au prix …
Retrouver également l’intégralité de l’émission sur le site de France Culture