L’ancien ministre Jean-Paul Delevoye était l’invité des présidents Serge Lepeltier et Jean Bergougnoux à l’atelier débat organisé par Equilibre des énergies le 16 février 2016. Les propos étaient orientés sur les territoires pour savoir s’ils allaient représenter une nouvelle gouvernance pour les transitions énergétique & numérique.
L’ancien président du Conseil économique, social et environnemental considère que le pouvoir d’attractivité d’un territoire, pour que des intelligences viennent apprendre ou que des financiers viennent y investir, est bien plus important que ses richesses intrinsèques.
L’énergie et les big data
D’ailleurs, ajoute-t-il, l’attractivité de l’énergie passera par l’observation des indicateurs comme les émissions de co2, les durées d’effacement où des appareils domestiques peuvent être déconnectés à distance par le gestionnaire d’énergie dans le quartier, l’évolution de la santé…
La multiplication des capteurs publics ou domestiques génère des volumes de données qui doivent être traitées pour que les politiques suivies collent à la réalité des comportements d’un public connecté qui veut devenir un acteur de son destin. L’enjeu de l’énergie serait bien de connecter les individus.
Le président Delevoye qui participe aujourd’hui aux combats d’associations et de fondations se demande pourquoi les institutions européennes acceptent que 50% des chercheurs dans le monde soit américains ou chinois, alors que l’innovation est un moteur de la croissance?
C’est pourquoi notre invité poursuit son raisonnement avec une France qui doit cesser de privilégier l’uniformité pour promouvoir la diversité, car elle encourage des communautés connectés et contestataires à inventer leurs propres règles.
La jeunesse connectée peut conquérir les territoires
Face à un invité très optimiste sur la vision et le pouvoir des territoires, le président Jean Bergougnoux considère que le territoire est d’abord un port d’attache et que devant l’incertitude de l’avenir, il peut y avoir une situation angoissante et stérilisante. Mais si ce contexte provoque un repli sur le territoire, il n’est pas assuré que celui-ci ait une vision alternative qui serait perçue dans le monde rurale aujourd’hui. Jean Bergougnoux pense que l’ancien ministre fait preuve d’un optimisme excessif pour les territoires qui pourraient porter des visions et des innovations à court terme.
A contrario, Jean Bergougnoux est plus optimiste vis à vis de la jeunesse dans laquelle il porte toute sa confiance. Dans certaines régions, dit-il, la jeunesse a aboli les barrières en se connectant par milliers vers un destin qu’elle veut choisir, avec une implication dans la vie des territoires. Le président croit moins que les territoires possèdent aujourd’hui une vision qui conduirait à ce dynamisme.
Je vous laisse regarder cette première video :