L’atelier du 18 novembre a permis de mesurer les chances de réussite de la COP21 qui vient de s’ouvrir, avec l’invité de l’atelier-débat, André-Jean Guérin, administrateur de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme. Ce dernier, s’est montré relativement confiant sur les suites de la COP21 à Marrakech en 2016, qui devraient déterminer les indicateurs de mesure des engagements de chaque pays.
Le collaborateur de Nicolas Hulot qui a rejoint la Fondation en 1991, un an après sa création, a largement partagé les idées de la Fondation avec l’ancien ministre Serge Lepeltier qui avait accompagné le voyage officiel du Président de la République française en Chine. Monsieur Guérin est polytechnicien, ingénieur des ponts & des forêts et ancien haut fonctionnaire. Il occupe aujourd’hui le poste d’administrateur de la Fondation et de l’Afnor.
A sa création, la Fondation voulait éduquer les citoyens et les politiques aux enjeux environnementaux. De nombreuses synthèses scientifiques étaient publiées régulièrement. Puis les aides nombreuses ont permis de soutenir des initiatives en France et dans d’autres pays avec près de quatre millions d’euros par an, dont la moitié des entreprises.
Plus de quarante experts échangent au sein du comité scientifique de la Fondation. Ils apportent ainsi la crédibilité et la légitimité, alors que Monsieur Nicolas Hulot offre la notoriété et le rayonnement de l’association dans le monde entier et ce, grâce à la mission de conseil auprès du Président Hollande. Récemment, la Fondation a lancé une campagne pour sensibiliser les PME avec « My positive Impact ».
La Fondation compte trois principaux objectifs :
- donner un prix au carbone;
- décarboner la production électrique qui est devenue la 1ère menace pour le climat;
- aider les pays en voir de développement pour quitter les énergies fossiles.
Ces objectifs permettraient aussi de répondre à l’enjeu alimentaire avec le stockage de la biomasse.
Le débat a permis d’analyser l’urgence d’attribuer un vrai prix au carbone. Monsieur Guérin a précisé que le travail le plus abouti était celui de Nicholas Stern, paru l’an dernier. Fixer une vraie valeur au carbone inviterait les entreprises à investir. Le Président d’Honneur d’Eden, Jean Bergougnoux, précise que la CSPE est une autre taxe carbone qui devrait concerner toutes les énergies et pas seulement l’électricité. Le président Lepeltier ajoute alors que le système des quotas a effectivement atteint ses objectifs, mais à cause de la crise et aussi parce que l’Europe était passée de 15 à 25 pays. La Chine serait en train d’y parvenir dans certaines régions. La fiscalité n’étant pas européenne, il faudrait que la taxe carbone soit imposée sur des produits nationaux.
Succès partiel attendu de la COP21
Concernant la COP21, André-Jean Guérin comme Serge Lepeltier considèrent que les négociations vont dans le bon sens. Mais que les engagements déposés avant l’ouverture de la conférence ne suffisent pas pour garantir moins de 3°C de réchauffement. Il sera nécessaire par conséquent de définir des indicateurs dans les trois prochaines Conférences des Parties afin de mesurer le niveau d’engagements réels de chaque pays. C’est d’ailleurs la stratégie concertée en Chine du Président Hollande et de son ministre Laurent Fabius.
Il faut savoir que la Chine émet plus de GES par tête d’habitant que l’Europe à ce jour. Les engagements de la Chine – qui influence les pays émergents – et des Etats-Unis, vont permettre un succès partiel de la conférence des parties à Paris. C’est pourquoi, les règles devraient être définies d’ici 2018, selon la croissance économique de chaque pays, pour être applicables en 2020.
Voici les deux meilleurs extraits en video :