M. Lepeltier répond à Jean Bergougnoux sur le dernier rapport du GIEC* à la suite de la 1ere vidéo de notre atelier de Janvier. Le Maire de Bourges nous livre son analyse sur le plan de renouvellement urbain qui a permis de passer au chauffage au bois.
Données chiffrées et repères historiques pour bien comprendre les mécanismes européens en place
Jean Bergougnoux, Pdt. d’EdEn, revient sur les 3 objectifs définis auparavant par l’Europe:
- réduction de l’émission de co²
- réduction des consommations d’énergie primaire
- développement des énergies renouvelables
Le président d’EdEN a demandé à l’Ambassadeur du climat chargé des négociations sur le changement climatique jusqu’à fin 2013 de prendre position sur la priorité de l’un des trois objectifs cités. Car la Commission Européenne va faire des propositions pour durcir les objectifs à l’horizon 2030.
Entre 1990 et 2010 le consommation d’énergie primaire de la France tous secteurs confondus a augmenté de 16%, l’énergie finale de 12%, alors que le CO² a lui baissé de 5%. Il existe un outil qui ne fonctionne plus: le marché de droits d’émission de Co² . Selon Jean Bergougnoux, c’est la conséquence directe de la réticence de certains pays d’Europe à “serrer la vis sur leurs quotas d’émission”. Les quotas définis en 1990 par le Protocole de Kyoto* doivent être imposés à tous de manière équitable.
Serge Lepeltier retient pour objectif primordial celui de la réduction des émissions de carbone pour lutter contre le réchauffement climatique. Le sujet des quotas a été un vrai sujet dans la négociation climat. Le Protocole de Kyoto* a permis que l’Europe prenne des engagements par rapport à 1990. Serge Lepeltier fait bien remarquer que la France est un des pays développés qui émet le moins de gaz à effet de serre par tête d’habitant.
Il soulève néanmoins le blocage de la Pologne et d’autres pays d’Europe de l’Est, dont toute l’énergie provient du charbon. En effet, la Pologne est réticente sur tous ces engagements même le -20% d’ici 2020. Le secrétaire de l’ONU a souhaité réunir les chefs d’Etat en septembre prochain pour préparer la conférence prima du 3 septembre 2015. Serge Lepeltier espère des compromis et des efforts notables des pays qui ont fait le moins d’effort jusqu’à présent pour arriver aux objectifs européens fixés.
Bourges, un exemple Français de chauffage écologique
Le maire de Bourges, Serge Lepeltier explique clairement les deux grands types d’action menées.
- le chantier du chauffage collectif urbain
Une grande partie de l’énergie nécessaire pour l’alimentation du chauffage collectif urbain, provenait du charbon acheté en Afrique du Sud! Il y avait donc deux énergies émettrices de CO²: le charbon et le pétrole. Après le passage aux chaudières gaz (10 000 habitant en dépendaient), il y a eu une première baisse des émissions de gaz à effet de serre. De plus, la ville de Bourges pouvait revendre une partie de l’énergie électrique produite par le gaz à EDF en plus d’alimenter en chauffage les foyers berruyers. Progressivement, le maire est passé au bois. “Aujourd’hui 83% de notre chauffage est au bois et 17% au gaz ou autres énergies. On a réduit par 10% les gaz à effet de serre . Le marché public que j’ai passé a choisi le bois coupé à moins de 100 km de Bourges“ - Des investissements forts pour 20% de baisse de la consommation d’énergie
La ville de Bourges représente 70 000 habitants, au départ comme le souligne Serge Lepeltier, Bourges est “la ville qui a eu le plan de renouvellement urbain le plus important de France“. Le projet s’est traduit par la destruction de 2500 logements et par la construction de 1 500 logements basse consommation avec un financement complet du plan de renouvellement urbain par la ville. Le chantier a coûté 350 millions d’euros, alors que le budget annuel de la ville est de 20 à 30 millions d’euros. Le maire a exigé une baisse de 20% de la consommation d’énergie par rapport à l’exigence de la RT2005. Ce qui revient à des bâtiments labellisés THPE**”.
Je vous laisse découvrir ce deuxième extrait vidéo de l’atelier EdEN.
*traité international ayant pour but la réduction des émissions de gaz à effet de serre
**Très Haute Performance Energétique