Le président de l’association équilibre des énergies était invité le 22 mai dernier pour participer aux débats contradictoires organisés par l’OPECST sur le thème des économies d’énergie. Jean Bergougnoux a regretté l’absence de recherche de consensus par les promoteurs du gaz.
Cependant, M. Bergougnoux a souligné que l’on pouvait trouver des points de consensus. Voici son intervention :
Les modèles de calculs normatifs dans la construction sont indispensables et incontournables. Il faut cependant les rapprocher des réalités des consommations sur le terrain. Mais il y a des difficultés. La consommation finale dépend de la qualité du bâti, des appareils d’électricité et des dispositifs de régulation et de contrôle et, in fine, du comportement du consommateur.
« On a beaucoup tiré sur ce dernier. Ce matin certains intervenants ont dit que c’était lui qui fichait tout par terre! » En fait, quand on regarde dans le détail selon une thèse de Benoit Allibe, si l’on isole les consommations de chauffage, il y a un biais systématique entre le calcul DPE sur un millier de constructions neuves, et les consommations réelles au bénéfice des dernières. C’est à dire que les consommateurs ont intégré un minimum d’actes de régulation et de maitrise de l’énergie.
Si l’on parle de rénovation, l’acte élémentaire qui rapporte le plus en économie d’énergies, par euro investi, c’est tout ce qui tourne autour de la programmation ou de la régulation. Or comme l’a signalé Pierre-Louis François d’Atlantic, les modèles normatifs de calculs ont bien des difficultés à prendre cela en compte.
Nous conduisons en ce moment une action pour faire inscrire au titre des Certificats d’Economie d’Energie le remplacement de vieux convecteurs par des radiateurs modernes, cessant de chauffer quand les fenêtres sont ouvertes ou en l’absence prolongée de personnes dans la pièce. Le gain est incontestable, mais cela est compliqué à obtenir car ce n’est pas dans la culture actuelle! C’est pourquoi je rejoins totalement un titre V expérimental, permettant de valider ces nouvelles technologies.
Alors le dernier point sur lequel je dois revenir après le débat, c’est que les consommations dans le bâtiment sont de l’énergie finale. Ce sont des kWh mesurés au compteur de gaz ou d’électricité. Si l’on était un peu malin, ce serait très facile d’instrumenter sur une installation électrique moderne des disjoncteurs divisionnaires afin de distinguer les consommations de chauffage, de chauffage de l’eau chaude et celles spécifiques à l’électricité qui ne sont pas sur les mêmes circuits électriques. Donc on pourrait faire, à peu de frais, des mesures précises des consommations.
Mais ce qui pose problème, ce sont les réglementations qui en découlent et qui sont exprimées en énergie primaire. Je ne veux pas polémiquer sur la concurrence entre le gaz et l’électricité. Mais laissez moi prendre un exemple dans le chauffage électrique. Si je suis dans une zone non distribuée par le gaz, on impose une consommation maximum de 50kWh/m2/an de toute façon. Si la maison est située sur la côte d’azur, cela ne posera pas de problème. Si en revanche, elle se trouve dans une région à climat tempéré, voire froid en hiver, la seule solution reste la Pompe à Chaleur, si je veux une solution électrique. Résultat, on peut estimer avoir perdu vingt mille constructions individuelles de primo accédants du seul fait de la RT2012.
Dans l’usage réglementaire qui est fait de ces estimations de consommations, même imparfaites, nous observons un billet encore plus important, que par leur imprécision par l’usage qui en est fait dans la réglementation thermique.
Voici l’intégralité de la video :