Equilibre des Energies participait à la table ronde « CO2, H2 and O2 – Cornerstones of the energy transition? » le 23 mars 2023 avec :
- Chris Bolesta, Team Leader, Transition verte et intégration des systèmes énergétiques, DG ENER, Commission européenne
- Lidia Pereira, députée européenne, commission ENVI, rapporteur “Cadre de certification de l’Union pour les absorptions de carbone”, Parlement européen
- Jonas Helseth, directeur, Bellona Europe
- Brice Lalonde, président, Équilibre des Énergies (EdEn)
- Gabrielle Gauthey, PDG Haute Représentante auprès des institutions européennes, SVP Affaires européennes, TotalEnergies
L’UE a pour objectif d’atteindre la neutralité climatique d’ici 2050. La transition vers une société à émissions nulles est à la fois un défi urgent et une opportunité de développer de nouvelles technologies.
Le carbone, l’hydrogène et l’oxygène sont des pierres angulaires de la transition énergétique à condition d’être correctement exploitées. En effet, le système énergétique ne pouvant être alimenté à 100% par de l’électricité, il restera nécessaire de recourir aux molécules. En combinant le carbone, l’hydrogène et l’oxygène grâce à la chaleur et à l’électricité bas-carbone, il sera possible de réduire notre dépendance aux dérivés traditionnels du pétrole et du gaz fossiles.
Dans le secteur des transports, l’hydrogène pourrait être une solution pour alimenter les poids lourds et les avions moyen-courrier. Les carburants durables pour l’aviation (SAF) sont une bonne alternative pour le transport aérien et l’utilisation d’ammoniac ou et de méthanol est à l’étude dans le secteur maritime.
De nouveaux procédés industriels peuvent également être développés dans les secteurs du ciment, de l’acier et de la chimie et dans l’industrie. Toutes ces nouvelles voies énergétiques reposent sur des combinaisons d’hydrogène, d’oxygène et de carbone, ce dernier étant appelé à être, à terme, d’origine biogénique ou atmosphérique.
Au regard du double objectif du Pacte vert de rendre l’UE à la fois climatiquement neutre et plus autonome sur le plan énergétique, il est crucial que le développement de ces nouvelles solutions n’entraîne pas de nouvelles dépendances, vis-à-vis des fournisseurs d’hydrogène ou vis-à-vis des matières premières critiques.
Le passage direct à l’hydrogène totalement renouvelable, au carbone biogénique et au CO2 capté dans l’air est difficile à envisager dans l’immédiat compte-tenu du niveau de maturité actuel de ces technologies.
Une approche progressive consiste à réduire les émissions de CO2 grâce aux technologies existantes, telles que la capture et le stockage du CO2 provenant de la production d’hydrogène ou d’industries difficiles à décarboner, tout en continuant à construire des capacités additionnelles de production d’hydrogène renouvelable et bas carbone pour répondre à la demande énergétique croissante.