Dans le cadre de l’application de la Réglementation Thermique 2012, Monsieur Morales, éco-artisan, décrit dans notre podcast les outils utilisés pour conseiller un client sur les enjeux thermiques. Il insiste aussi sur les besoins de formations pour que les artisans gagnent de nouveaux marchés et aident les clients à obtenir le meilleur cumul de subventions avec les banques.
A l’issue de la conférence « Eco-pret à taux zéro, crédit d’impôt et autres dispositifs d’incitation aux économies d’énergie » animée à Batimat début novembre, j’ai interviewé M. David Morales, un éco-artisan élu de la CAPEB, spécialisé dans la rénovation des bâtiments.
Il me semble intéressant de donner la parole à un artisan pour mettre en perspective les derniers sondages qui affichent une frilosité de la profession pour obtenir des certifications ou des labels dans la rénovation de logements basse consommation.
Grâce à des formations courtes, M. Morales maîtrise maintenant un logiciel de simulation d’économies d’énergie en entrant d’une part, les caractéristique techniques de la maison à rénover et la somme des travaux à réaliser pour atteindre une performance énergétique souhaitée. Il semblerait que cet eco-artisan possède les moyens d’améliorer la performance énergétique du bati mais M. Morales a montré une certaine réserve quant à atteindre le seuil de 50KWep/m2/an sans l’aide d’un thermicien.
Dans tous les cas de figure, David Morales est convaincu de la nécessité de suivre des formations de courtes durée pour obtenir des certifications et gagner ainsi des nouveaux contrats. Pour ceux qui pensent continuer leur activité « comme avant », les chantiers se feront plus rares durant les dix prochaines années.
Par ailleurs, Arnaud Berger de la Fédération des Banques de France, a donné quelques exemples d’aides financières eco-conditionnées pour financer des travaux d’isolation. Mais surtout il a aussi souligné les freins qui pouvaient exister pour les obtenir. Les conditions d’obtention de ces aides suivent des procédures qui ne sont pas forcément visibles dans un devis « classique » élaboré par le maître d’oeuvre. Les devis doivent répondre précisément à des questions liées aux types de matériaux, à des performances d’isolation mesurées. On comprend que les artisans qui ne prennent pas le temps de suivre des formations ne sont pas encore les meilleurs alliés des consommateurs.
M. Berger a aussi souligné qu’il existait de vraies possibilités pour les maîtres d’ouvrage de cumuler un crédit d’impôt de développement durable avec d’autres aides nationales et régionales. Par exemple, en choisissant un bouquet de trois actions d’économie d’énergie, le montant des aides peut monter à trente mille euros. Pour mémoire, la moyenne d’un PTZ se situe autour de €6000.
Enfin, tous les organismes financiers ne maîtrisent pas ces produits financiers comme le livret de développement durable. Les banques mutualistes sont souvent les mieux placées pour monter un dossier complet à ce jour…
Donc, pour trouver le bon équilibre entre le budget d’un chantier de rénovation, le montant total des aides cumulées et les objectifs de performances énergétiques, il faut réunir plusieurs expertises qui acceptent de travailler ensemble dans un respect réciproque des exigences de chacun. Si vous avez vécu ce challenge, dites-le nous! Pour information, le centre régional d’accompagnement et de ressources dédié aux acteurs professionnels de l’acte de construire organise une journée le 16 décembre à la maison de la Promotion Sociale d’Artigues, près de Bordeaux (33). Le thème portera sur les leviers à l’innovation dans le bâtiment.