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Les artisans souhaitent de la stabilité réglementaire

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Mardi 11 octobre 2016, EdEn recevait deux invités pour animer un débat sur : « Les artisans moteur de la Transition Énergétique Territoriale : Des PME au service des territoires »

Le Président d’Honneur Jean Bergougnoux a reçu Monsieur François Moutot, Directeur général de l’Assemblée Permanente des Chambres de Métiers et de l’Artisanat et Monsieur Philippe Christophe, Président de Synerciel.

L’artisanat souhaite une baisse drastique des charges pour dynamiser la rénovation

Dans ce premier témoignage, M. Moutot démontre pourquoi le logement coûte trop cher en France. Malheureusement, la loi Pinel va aussi dans le mauvais sens, en baissant les loyers, sans diminuer les charges. D’autre part, François Moutot explique que l’apprentissage, essentiel pour des jeunes dans une vague digitale qui accélère l’usage des objets connectés, n’est possible que dans un secteur qui recrute. Ce qui n’est toujours pas le cas en France!

Voir la Vidéo de l'introduction
Voir la Vidéo de l’introduction

François Moutot déclare que ce loger coûte trop cher en France. En effet, presque 40 % du pouvoir d’achat des Français est consacré au logement. Alors qu’il ne faut compter que 25 % en moyenne dans les autres pays européens. Ainsi entre 1981 et 1991, les couts ont aussi augmenté de près de 40 %. Ils ont été captés par l’Etat avec des impôts nouveaux. Récemment, la loi Pinel a baissé le prix des loyers mais maintenant la rémunération des propriétaires est impactée par les augmentations de frais.
Les équipements nouveaux alimentent la hausse des coûts alors qu’il devrait contribuer à les baisser. En 1981 plus de 50 % du parc social était rentable. C’est pourquoi il est important de garantir un minimum de retour sur investissement pour les propriétaires. Les pouvoirs publics doivent mener au plus vite une réflexion sur les normes qui sont rentables et les autres.

D’autre part, l’apprentissage et la formation continuent d’accélérer les transferts technologiques comme le développement des objets connectés. Malgré cela, François Moutot constate que l’apprentissage a baissé de 30 % dans le secteur du bâtiment. Le même secteur a connu parallèlement une perte de 30 % de ses emplois. En 2016, on a enfin stabilisé la baisse!

Certaines normes sont donc inopérantes. Est-ce que toutes les maisons ont besoin d’une chambre au rez-de-chaussée pour les handicapés, ou un ascenseur dans une maison de trois étages… Toutes ces décisions globales, sans nuances, ont découragé les particuliers à investir dans la construction.

Philippe Christophe
Voir la Vidéo de Jean Bergougnoux et Philippe Christophe

La croissance attendue de la transition énergétique n’est pas encore au rendez-vous

Quant au président de Synerciel qui regroupe des dizaines de milliers d’artisans, Philippe Christophe se pose la question de savoir où se trouve la transition énergétique ? Les artisans connaissent 1 % de croissance grâce à la rénovation. Comme le coût de l’énergie n’est pas élevé en France, le retour sur investissement des travaux pour économiser l’énergie est trop long. Donc il n’y a pas pas assez de programmes de rénovation énergétique.

Pourtant le crédit d’impôt n’a jamais été aussi favorable pour les propriétaires, mais 70 % de l’activité des artisans aujourd’hui repose sur ce crédit d’impôt. Le faible taux de TVA maintenue à 5,5 % est aussi intéressant. On peut même ajouter que 50 % des eco-délinquants ont disparu. Mais ces bonnes nouvelles ne changent pas la donne : “Dés le mois de mars, je n’ai plus assez de commandes” declare Philippe Christophe. Donc je recrute des CDD.

L’inconstance des décisions politiques est un frein aux investissement. Par exemple, le CIPE a changé cinq fois en cinq ans! Si le marché du bâtiment en France représente environ 120 milliards, près de 12 milliards échappent aux lois et règlements. En effet, certains artisans européens travaillent sans ciller les samedis et dimanches avec un simple SMIC mensuel. Si un artisan français consacre deux jours à la formation par mois, la recette perdue correspond à la rentabilité du mois.

Est-il normal qu’il y ait besoin d’une majorité absolue dans les syndics de copropriété pour voter des travaux de rénovation? C’est pourquoi,  les travaux de rénovation sont rarement décidés en AG.
Il est donc urgent de refonder la politique du logement en France pour ne garder que des mesures qui facilitent les investissements de rénovation.
Ainsi, 44 % des français sont propriétaires de leur logement contre 58% des Italiens. “D’autre part, il existe de vraies différences entre les territoires. C’est pourquoi, les normes devraient correspondre aux réalités d’une région” précise Philippe Christophe.

François Moutot déclare : “si j’étais président je garantirais la rentabilité des loyers au propriétaire. Je ramènerais le taux moyen d’impôt des Français à moins de 20 %. Ce revenu public pourrait être récupéré sous forme de TVA et des baisses des dépenses publiques”. Il faut souligner que la technocratie dans les régions n’est pas meilleure que celle de Paris. “Nous devrions demander un bilan de la loi après trois ans d’application”, ajoute le Président de l’APCM.

Jean Bergougnoux

La régionalisation est certainement une solution pour la transition.

Le Président d’Honneur, Jean Bergougnoux, veut souligner qu’au niveau macro-économie, il est nécessaire que l’État consacre des budgets au logement sachant que la régionalisation pourrait effectivement être une bonne chose. L’association EdEn est devenue une bonne solution pour dialoguer avec l’État et mêmes les pouvoirs publics régionaux. La transition énergétique devrait surtout se concentrer sur la rénovation. Quarante mille euros de dépenses par logement ne sont pas rentables de nos jours, mais sur le plan du confort, c’est toujours envisageable. L’intelligence des objets connectés dans le logement va s’accroître à moindre coût et offrir des opportunités pour réduire les émissions de co2.

Enfin, M. Bergougnoux conclut, “Il y a un émiettement des artisans qui suivent des formations et d’autres pas. Il faut donc structurer la profession des artisans avec l’aide des grandes entreprises.”

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