Le Député-maire Bertrand Pancher, Vice-Président de l’UDI en charge des politiques environnementales, était l’invité de notre atelier mardi 15 décembre à Paris. Le député a trouvé que la France avait mené un débat constructif entre les engagements pris à la COP21 et la loi de Transition Energétique promulguée en aout dernier.
Pour entrer en vigueur, les accords de Paris devront être ratifiés à partir du 22 avril 2016 par “au moins 55 pays” représentant “au moins 55 %” des émissions mondiales de GES. En mai 2016 se réunira le groupe de travail chargé de baliser le chemin jusqu’à l’entrée en vigueur de l’accord en 2020.
Mais il n’en restera pas moins le premier accord universel de lutte contre le réchauffement.
Cet accord doit entrer en vigueur en 2020 et prendre le relais du protocole de Kyoto, qui n’imposait de faibles réductions d’émissions de gaz à effet de serre qu’aux pays développés. Au contraire, aux termes du document de 39 pages et en 29 articles, c’est l’ensemble de la communauté internationale qui consent à l’effort dans la lutte contre le dérèglement climatique.
Dans le même temps, l’association internationale 350.org a, de son côté, révélé que des investisseurs représentant quelque 3 400 milliards de dollars d’actifs s’étaient engagés à désinvestir leurs fonds d’entreprises pétrolières, gazières ou charbonnières. D’autre part, les Nations unies devraient s’enrichir d’un nouvel acronyme, APA, pour Ad Hoc Paris Agreement.
Lors de ce petit-déjeuner avec Equilibre des énergies, Bertrand Pancher a déclaré que la loi sur la transition énergétique (LTE) et la COP21 ont évidemment des ambitions communes mais qu’elles doivent aussi trouver leurs financements.
“On peut constater et se rejouir, dit le député, qu’il n’y a presque plus de climato-sceptique dans notre pays. Mais il faut des règles pour gérer le carbone.” Le bâtiment est grand émetteur de carbone, derrière le transport, mais il est quelque part plus rapide d’intervenir pour y diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES). Le Grenelle de l’environnement n’y était pas parvenu. La LTE doit y parvenir. En 2015, la France n’a rénové que 160 000 bâtiments anciens au lieu des cinq cent mille envisagés.
D’autre part, poursuit Bertrand Pancher, “les modifications des outils fiscaux ont retardé la prise de
décision de travaux par les particuliers. Nous sommes encore dans un système de “yo-yo” qui suit les alternances politiques. Maintenant le crédit d’impôt est stabilisé et prolongé sine die. Les effets sont d’ailleurs déjà visibles. L’éco prêt à taux zéro a aussi été revisité pour ne plus bouger.
L’objectif de 23 % d’énergies renouvelables en 2020 sera difficile à atteindre.
On devrait obtenir plutôt 17 %, car on a modifié les règles d’accompagnement des énergies renouvelables. Dans sa collectivité, Bertrand Pancher déclare que les usagers ne comprennent pas grand chose aux outils fiscaux d’aide à la rénovation ou à la construction.
M. Pancher croit qu’il faudrait plutôt un seul interlocuteur qui mesure la performance énergétique des bâtiments et recherche les aides idoines pour un propriétaire.
A Londres, c’est exactement cet esprit là, il n’y a qu’un seul opérateur pour gérer tous les transports: voiture, taxi, signalisation, bus, métro, ou gares.
La COP21 est un plus grand succès que Copenhague, mais qui n’était pas un si grand échec non plus.
La communauté internationale a appris grâce à cet échec annoncé. Mais la somme des engagements de la COP21 reste toujours inférieur à 3°C. Pendant ces dernières semaines, on a découvert que la Chine avait donné des chiffres tronqués sur les émissions de GES. “Mais maintenant, on peut déclarer que la communauté Internationale est entrée dans la nasse”!
Cependant, le financement de ces objectifs restent le point faible. On revient sur les 100 milliards distribués par an pour financer les pays du Sud, même s’ils étaient distribués, ce serait toujours insuffisant. C’est aussi pourquoi, la taxe sur les transactions financières doit évoluer pour permettre de financer ces baisses d’émissions. Car les migrations climatiques vont continuer d’exploser avec sûrement plus d’un milliard d’individus!
“Est-il possible d’avoir un accord juridiquement contraignant se demande B. Pancher?” Il manque sûrement des explications sur la réglementation de l’économie mondiale. Il faut un prix au carbone avec des taxes ou alors grâce au marché libre du carbone…”
De toute façon, on ne voit pas trop comment l’accord pourrait être contraignant et même compétitif avec la LTE votée en France. La COP21 n’a pas donné de prix au carbone non plus. Mais tout cela devrait venir dans les cinq ans… Il faudrait déjà être capable de mesurer exactement les émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’est pas une mince affaire, même en utilisant des satellites, tant au niveau des pays que d’un appartement…
Je vous laisse découvrir cette synthèse en images de la première intervention de M. Pancher :
Biographie de Bertrand Pancher
Député de la Meuse depuis 2007, il est Vice-Président de l’UDI en charge des politiques environnementales.
Avec une maîtrise d’économie, Monsieur Bertrand Pancher a débuté sa carrière dans le cabinet du Ministre Délégué à La Poste et à France Telecom en 1986. Mais quatre ans plus tard, il fondera la société de stockage et de gestion d’archives, Archimest, qu’il développera durant 13 années.
Presque parallèlement, Bertrand Pancher s’engagera dans la vie politique en gagnant des mandats de conseiller général du canton de Bar le Duc, puis celui de maire de cette municipalité, puis président du conseil général de la Meuse
En 2003, il sera Conseiller en charge de la démocratie participative et du débat public auprès du Ministre de l’Ecologie, Serge Lepeltier. Le Député-Maire Bertrand Pancher a aussi créé le Think tank : «Décider-Ensemble» en 2005, destiné à promouvoir une culture de la décision partagée dans notre pays. La Coalition verte est animée par le Think tank «Décider ensemble ».
Bertrand Pancher créa l’Institut Local du Débat Public, dont il confia l’animation à Dominique Bourg, sociologue proche de Nicolas Hulot, préfigurant ainsi « Décider Ensemble » qu’il préside sur le plan national.