Les critiques des ONG environnementales telle que la Fondation de Nicolas Hulot (FNH) ne cessent de tomber depuis l’annonce, par Delphine Batho, de la composition du comité de pilotage du débat national sur la transition énergétique.
Ce débat prévu à l’initiative de François Hollande aura pour objectif de définir une loi de programmation à voter en juin 2013 qui accelerera la baisse de notre consommation énergétique et réduira la part du nucléaire dans notre production électrique.
Un débat qui s’engage mal…
La semaine dernière, choqués par la présence de deux figures majeures du nucléaire au sein du comité de pilotage, GreenPeace et Les Amis de la Terre annonçaient leur décision de boycotter le débat. Jean-François Julliard, le directeur de GreenPeace déclarait ainsi : « Nous ne participerons pas à cette réunion car nous n’avons plus confiance dans ce débat et dans la réelle volonté du gouvernement de réussir la transition énergétique ».
Dans un communiqué de presse, la FNH déclarait également : «On peut noter que le secteur de l’entreprise est uniquement représenté sous l’angle des producteurs d’énergies sales, alors même que la transition énergétique concerne et bénéficie aux producteurs d’énergies renouvelables et aux entreprises spécialisées dans les économies d’énergie. Il s’agit là d’un autre mauvais signal ».
Après de nombreuses critiques sur le manque d’équité et de transparence prévu pour l’événement, c’est Pascal Colombani, l’ex-administrateur général du Commissariat à l’énergie atomique, qui renonçait cette semaine à animer les débats au côté de Anne Lauvergeon (ex patronne d’Areva), de Jean Jouzel (climatologue), de Laurence Tubiani (directrice de l’Institut du développement durable et des relations internationales) et de Bruno Rebelle (un ancien directeur de GreenPeace). Il a déclaré démissionner « faute du temps nécessaire à consacrer à ce projet ambitieux et capital pour l’avenir énergétique de la France ».
Des débuts difficiles qui soulèvent le doute quant à la date de lancement du débat. Si le ministère de l’écologie confirme un démarrage la semaine prochaine, son organisation est largement remise en question. En effet, à quelques jours de son lancement personne ne connaît encore sa composition et la date de sa première réunion.
Les intentions du gouvernement remises en question
Alain Maugard, président de Qualibat énonçait dernièrement dans un article du magazine N° 760 de Chaud Froid Performance, N° 760 CFP octobre 2012, l’importance du « passage de l’addiction à la consommation d’énergie au rôle de producteur et consommateur ». En effet, une autonomie en énergie nous rendrait ainsi « maître de notre destin ».
Ce dernier met ainsi en avant notre capacité à être indépendant en envisageant une parité entre énergie renouvelables et nucléaire. Un choix d’après lui indispensable pour parvenir à trouver l’équilibre qui nous permettra d’avancer dans cette transition énergétique. L’article précise que : point dur de la RT2012, la ventilation a fait l’objet d’un tir nourri de la part d’Uniclima. En clair, l’étanchéité à l’air réduit la ventilation de 25% des débits- issus des fuites-, et l’arrêté de 1982 mérite une remise à plat. Entendu par Alain Maugard, le syndicat de fabricants a reçu un conseil avisé: “on ne peut pas continuer avec la réglementation de 82, c’est un problème de moyens de l’administration. Si vous, centres techniques, industriels, vous leur payez quelqu’un pour aider à rédiger la réglementation, ça sortira plus vite“. Mais le journaliste ajoute : “il parait que pour la réglementation thermique 2012, certains distributeurs d’énergies ont prêté des personnels à l’administration… Jean Robert Millet du CSTB dément!
« Je crois à un décloisonnement des métiers de l’ingénierie, car nous allons entrer dans une période où il faudra que toutes les innovations se mettent en système. » Il insiste également sur l’importance primordiale à ce que les différents acteurs du bâtiment se forment continuellement afin d’évoluer avec les techniques les plus performantes.
D’après Monsieur Maugard, ce réel projet politique permettrait de faire avancer notre conscience collective et notre responsabilisation en terme d’économie d’énergie. « Nous avons une capacité d’innovation sociétale plus forte qu’on ne le croit ».
Delphine Batho semble donc être attendue à ce tournant. Ce débat national sur la transition énergétique devra être moteur de changements concrets, ce dont semblent douter les différents acteurs de cette discussion. Une discussion qui se veut des plus houleuses, puisque certains ont d’ores et déjà renoncé à y participer.