M. Lepeltier répondait au Pdt d’EdEn sur le dernier rapport du GIEC*. Les conséquences du climat vont affecter la croissance mondiale, c’est pourquoi des mesures existent afin d’éviter le pire! Voici les recommandations d’un passionné de l’environnement dans la première partie de notre atelier-débat avec la vidéo au pied de page.
Le 16 janvier dernier, jean Bergougnoux recevait Serge Lepeltier, maire de Bourges, Ambassadeur chargé des négociations sur le changement climatique jusqu’en 2013 et ancien Ministre chargé de l’Ecologie et du Développement Durable. Les actions à lancer d’ici 30 à 40 ans pourraient nécessiter dès aujourd’hui l’application de normes et l’utilisation d’outils plus flexibles pour diminuer les émissions de CO2. Retour sur le premier extrait du débat EDEN de janvier.
Problématiques soulevées par le GIEC*
Jean Bergougnoux a ouvert l’atelier de janvier en rappelant que le GIEC* avait publié ‘en septembre 2013 le 1er tome de son 5ème rapport. Cette dernière synthèse, comparée à sa précédente, fait émerger le fait que « les intervalles de confiance se resserrent et qu’il y a de plus en plus de certitudes concernant:
- l’élévation de la température,
- l’augmentation de la teneur en Co² dans l’atmosphère,
- l’élévation du niveau des mers. »
Jean Bergougnoux poursuit : » Ce qui m’a le plus frappé peut-être sur l’effet auto-accélérateur du processus du changement climatique, l’étude Carbone étant partiellement affectée par l’élévation de la Température sur le Globe. »
Puis le débat est lancé sur cette 1ere question: « Que peut-on attendre de la 21ème conférence sur le changement climatique qui aura lieu en 2015 à Paris? »
L’ Ambassadeur chargé des négociations sur le changement climatique et ancien Ministre chargé de l’Ecologie et du Développement Durable a souligné des points du rapport du GIEC : « le GIEC* travaille sur une fourchette entre un minimum et un maximum possible – et tous les rapports du GIEC* ont été réalisés à son maximum. Aujourd’hui, le dernier rapport du GIEC par rapport à la période préindustrielle, prévoit d’ici 2100 de 4°C à 6°C d’augmentation de la température. C’est-à-dire qu’au 21ème siècle quelque chose de nouveau est en train de se produire; puisque entre une période froide et une période chaude la durée n’aura jamais été aussi courte, deux siècles seulement. Avant une petite période de réchauffement était égale à 8000 ans, une grande période de réchauffement correspondait, elle, à cent mille ans!
Ce n’est pas qu’une question de température car en 2050 la planète atteindra les + 2°C et que la Terre a déjà connu ces températures. Mais l’homme n’existait pas encore et surtout c’est le temps court qui pose problème à la Nature puisque celle-ci n’a pas le temps de s’adapter. Ce sont plus de 2000 chercheurs dans le monde qui voient les choses de manière très objective.
Des outils pour prévenir le changement climatique et les gaz à effet de serre
M. Lepeltier rappelle le rapport Stern, qui selon lui est vraiment le rapport de base. Il rappelle : « Si on ne fait rien, c’est une baisse de la consommation dans le monde allant de 5% à 20%, c’est-à-dire une baisse du PNB de 5 à 20% dans le monde en moyenne. Ce qui veut dire que la crise que nous connaissons aujourd’hui ne serait qu’une petite chose. »
Le coût des actions pour limiter la température en matière énergétique représenterait 1% du produit National Brut à investir pour obtenir des résultats dans une transition énergétique plus efficace, et des émissions de GES moindre.
M. Lepeltier poursuit son raisonnement : « Les deux secteurs fondamentaux dans la poursuite du changement sont le bâtiment et le transport. »
Le Grenelle de l’Environnement a beaucoup apporté sur les normes et leur application, la norme BBC au 1er janvier 2013 dans le bâtiment. Mais les outils sont de deux ordres:
- Les normes sont obligatoires et doivent être appliquées dans certains secteurs par nécessité;
- Les outils flexibles, eux, comme les quotas et taxes carbone, peuvent être utilisés sur les secteurs protégés.
M. Lepeltier déclare : « On ne peut mettre une taxe carbone sur un secteur alors qu’elle n’existe pas dans d’autres pays , sans quoi cela pénalise le secteur visé et crée plus de concurrence ».
« Une norme peut être extrêmement coûteuse car elle s’applique quelle que soit la situation. Alors qu’un outil flexible, permet d’obtenir la réduction de l’émission CO2 là où cela coûte le moins cher. Dans une région où le carbone coûte plus cher, une entreprise va préférer acheter des quotas.
Je vous laisse écouter ce premier témoignage vidéo avant la prochaine synthèse de la semaine prochaine…
*GIEC = Groupement d’experts Internationaux sur l’Evolution du Climat