La Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) vise 4,8 millions de véhicules électriques ou hybrides en 2028 et le plan de Relance a l’objectif d’avoir 100 000 points de charges d’ici fin 2021. Dans ce contexte, développer l’écosystème du véhicule électrique et les infrastructures de recharge est un enjeu majeur. En octobre 2018, le groupe EDF a lancé son Plan Mobilité Electrique avec l’ambition de devenir l’énergéticien leader de la mobilité électrique d’ici 2022. Le Directeur Mobilité Électrique du groupe EDF, M. Olivier Dubois, est venu nous partager les objectifs de ce Plan et les actions à engager afin d’accompagner le développement de la mobilité électrique.
Le président Brice Lalonde rappelle que l’électrification de l’automobile est un enjeu extrêmement important avec beaucoup d’investissements déjà engagés par les constructeurs et qu’EDF sera bien évidemment un des acteurs majeurs pour cette transition essentielle vers l’électricité.
Notre invité du jour Olivier Dubois ouvre son propos par une question qui pourrait paraitre évidente : pourquoi parle-t-on de mobilité électrique chez EDF ? Et sa réponse est claire : l’urgence du réchauffement climatique impose d’agir car ce sont toutes les populations et écosystèmes qui sont ou seront touchés par ce phénomène. Il tient aussi à rappeler que le secteur des transports est responsable de 30% des émissions de gaz à effet de serre en France et que pour changer cela il faut agir immédiatement et surtout collectivement.
Pour répondre à cette crise, l’électricité , à condition qu’elle soit décarbonée, est la solution idéale pour décarboner les usages, notamment des transports, et en tant qu’électricien EDF a un rôle central, essentiel pour accompagner cette transition pour 4 raisons principales :
- EDF est le 1er électricien bas carbone dans le monde puisque la France a un mix énergétique à 97% bas carbone ;
- Comme le montre la publication récente de sa « Raison d’être », EDF est dédié à construire un avenir énergétique neutre en CO2 ;
- La Stratégie « Cap 2030 » fait de la production d’électricité bas carbone une priorité avec le développement massif d’énergies nouvelles dont EDF est un des leaders européens. Les Plan Energie Solaire et Stockage électrique vont dans ce sens, accompagnés par l’électricité nucléaire qui doit rester sure et compétitive ;
- EDF travaille depuis près de 50 ans déjà sur la mobilité électrique et a acquis une expertise sur le sujet.
EDF a fait de la mobilité électrique un axe de développement majeur et stratégique pour le groupe et réitère une fois de plus son engagement à aider ses clients dont les territoires à développer cette mobilité partout et pour tous.
Lorsque le plan mobilité électrique est sorti en 2018, les véhicules électriques représentaient moins d’1% des véhicules vendus, aujourd’hui ils sont 1/8 à être électriques. Les objectifs de ce plan sont au nombre de trois :
- fournir de l’électricité décarbonée à 30% de ce parc grandissant d’ici 2022 dans les 4 pays principaux de l’entreprise : France, Royaume-Uni, Belgique et Italie ;
- déployer 75 000 points de charge publiques et privées d’ici 2022 ;
- déployer des bornes « smart charging », permettant le pilotage intelligent de la charge.
Les voitures étant stationnées 95% du temps, la mobilité électrique représente un stockage électrique significatif, grâce à leurs batteries, un peu partout en France. Avec la technologie du Vehicle-to-grid, brique la plus avancée du smart charging qui permet la recharge et la décharge de l’électricité stockée dans les batteries, la voiture électrique devient un maillon du système électrique. Elle peut ainsi participer à couvrir les pointes de consommation électriques si le réseau en a besoin. Cette technologie permet aussi d’accélérer l’essor des énergies renouvelables, l’électricité ainsi produite, de manière intermittente, pouvant être stockée avant d’être valorisée sur le marché de l’énergie
Sur ces différents objectifs, EDF annonce son avance de de deux ans et veut continuer d’accélérer le mouvement notamment à travers ses filiales dont Izivia, créée en 1998 et leader de la charge publique. Cette filiale du groupe EDF développe des réseaux de bornes sur les parkings des entreprises, des supermarchés, hôtels et également dans les copropriétés. Le groupe EDF entend proposer des solutions de charge pour tous et partout autant chez les particuliers que dans les espaces publics et privés.
EDF est également convaincue que l’accélération de la mobilité électrique passe par la mobilisation de tout un écosystème. Dans ce cadre, EDF compte déjà plusieurs partenariats stratégiques notamment avec des constructeurs automobiles comme Renault, Volkswagen, Toyota, Nissan, etc. Mais aussi d’autres acteurs de la mobilité comme Arval et Uber.
L’hydrogène vert est également un complément important à la décarbonation des transports. L’Union Européenne, tout comme la France, a exprimé de fortes ambitions pour le secteur qu’EDF veut aider à atteindre grâce à son centre de recherche dédié en Allemagne et sa filiale Hynamics pour produire et commercialiser de l’hydrogène pour les poids lourds ou l’industrie.
Quelle est la situation du déploiement du réseau de bornes de recharge ?
La France est aujourd’hui dans le peloton de tête sur cette question avec la Norvège, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et l’Allemagne. Les recommandations européennes sont d’une borne pour 10 véhicules et la France est bien placée à ce niveau.
La situation est d’autant meilleure qu’EDF est un des rares énergéticiens européens à avoir lancé avec anticipation un plan dédié à la mobilité électrique en tant qu’axe stratégique de développement. De nombreux acteurs ont rejoint le mouvement dont les entreprises pétrolières qui cherchent à se reconvertir mais ils se concentrent surtout sur certains axes dans la suite logique de leur secteur actuel. EDF souhaite rester un acteur de proximité et répondre aux besoins là où ils sont exprimés en veillant à adapter chaque solution de recharge aux usages réels des utilisateurs de véhicules électriques.
Il y a aussi la question des recharges rapides et ultra-rapides et avec Izivia, EDF a le projet d’installer 300 bornes de recharge rapide jusqu’à 150kW sur tout le territoire national, sachant qu’un des enjeux pour installer ces stations de recharge sera la disponibilité du foncier pour pouvoir les placer à des endroits stratégiques.
Le mot du président
Une des grandes questions qui se pose quand on pense au véhicule électrique, et d’autant plus en période de vacances, c’est de savoir comment se passe la recharge quand on part loin de chez soi pour ne pas tomber en panne et pouvoir recharger rapidement son véhicule. Notre président exprime son impression de fouillis concernant l’organisation de ces bornes et estime qu’il serait sans doute bon de rapidement aller vers le smart charging avec des bornes en réseau qui permettraient de donner plus d’indication sur les prochaines bornes disponibles, le temps d’attente, etc. Il est essentiel de développer de nombreux services autour de la borne de recharge.