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Synthèse atelier #3 : Dr. Déoux prévient que tout ce qui brûle, pollue!

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Le 24 septembre, Jean Bergougnoux recevait trois spécialistes de la qualité de l’air intérieur afin d’identifier les pistes à proposer aux pouvoirs publics qui ne proposent qu’un guide à ce jour! Les propos du Dr. Suzanne Déoux, fondatrice de Medieco, sont repris dans cette video, filmée durant tout l’atelier organisé par EdEn.

La surveillance de la qualité de l’air intérieur devait devenir obligatoire dans certains lieux clos ouverts au public (loi portant engagement national pour l’environnement – article 180). Le décret 2011-1728 du 2 décembre 2011 relatif à la surveillance de la qualité de l’air intérieur dans certains établissements recevant du public prévoyait que la mise en œuvre de cette surveillance devait être effective avant le 1er janvier 2015. Mais Mme Ségolène Royal a décidé de la reporter sine die pour la remplacer par un guide.

Les principaux conseils à soumettre aux élus sont :

  • La qualité de l’air des locaux recevant du jeune public est un enjeu majeur de santé publique. Elle impose la diminution des sources de pollution liées au choix des produits, mais aussi des produits d’entretien, en évitant les produits odorants et même surodorants et, le besoin indispensable d’un renouvellement d’air conforme aux besoins des occupants
  • Le suivi de chantier est une étape clef pour la qualité de l’air intérieur. Même bien conçus, des bâtiments voient leur QAI dégradée par de mauvaises mises en œuvre : insuffisance de séchage des chapes, mauvaise installation des systèmes de ventilation, etc. Une profession devrait émergée : celle de «ventiliste»
  • Contrôler l’étanchéité des bâtiments est maintenant obligatoire, la vérification à réception du bon fonctionnement des installations de renouvellement d’air est aussi impérative, même si elle n’est pas imposée par la réglementation
  • Mesurer la qualité de l’air à la livraison des bâtiments est un gage d’évaluation des qualités intrinsèques du bâtiment. Après ameublement et en occupation, il est ensuite plus difficile de connaître la contribution des différentes sources.

Le Dr. Déoux donne des explications sur les conséquences de la qualité de l’air sur la santé

Le Dr Déoux commence par expliquer que la mauvaise qualité de l’air intérieur a des conséquences sur les maladies cardio-vasculaires. Alors, les particules fines traversent les alvéoles pulmonaires et passent dans le sang. Or la métrologie est difficile avec des appareils bruyants et pourtant les conséquences sur le santé sont graves!

L’ANSES avec l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur et le CSTB ont publié, au printemps de cette année, une étude sur le cout socio-économique de six polluants. Les particules fines, comme la fumée de tabac, représentent un cout de 14 Mds sur un total de €19Mds! Donc des impacts: respiratoire, cardiovasculaire et endocrinien, comme le diabète par exemple. Pour information, il faut savoir que nous respirons 12m3 d’air par jour qui passent à travers 75M2 de surface pulmonaire qui n’est pas une barrière, comme l’estomac par exemple, mais qui laisse tout passer dans le sang! Enfin, il suffit d’une seule minute pour que la totalité des cinq litres de sang passe par le poumon et récupère ce qui est déposé.

Il faut respecter quatre priorités

Alors les recommandations du Dr. Déoux sont au nombre de quatre priorités : tout d’abord on maitrise les sources de pollution. Mais s’il y a des émissions liées aux matériaux, c’est la combustion qui est la première cause. Donc, il faut placer absolument des hygromètres dans les chambres pour éviter le développement des acariens ou les émanations des matériaux comme les moquettes ou matelas posés sur un plancher chauffant, par exemple. Tout ce qui brule, pollue!
La fumée de cigarettes, les encens qui devaient faire l’objet d’une réglementation peuvent se diffuser sans contraintes. Troisièmement, le renouvellement de l’air est vital. Enfin, la quatrième priorité consiste à limiter le transferts des polluants de l’air extérieur vers l’air intérieur.

La qualité de l’air intérieur se mesure dès le projet de construction en observant l’environnement ou la fin des diagnostics dans le cas de rénovations, durant la conception, durant la phase chantier et en fin en début d’exploitation où l’on constate des émissions dues aux erreurs de poses durant la phase de travaux!

Quand la maison est habitée, les occupants doivent bien entendu ouvrir une fenêtre pour se rendre compte de la température, de l’humidité de l’air et surtout pour dissiper les pics de pollution intérieur après une nuit complète, ou lors des combustions dans la cuisine ou de travaux de bricolage … car nous ne sommes pas programmés pour vivre dans une boite pour des raisons psychologiques!

Enfin, Mme Déoux signale le rapport Lambert-Boulard qui a qualifié le projet de décret de mesure de l’air intérieur dans les écoles au rang de 2e prix des normes absurdes, au motif qu’il fallait des inspecteurs certifiés COFRAC pour vérifier qu’il y avait des fenêtres; qu’elles pouvaient être ouvertes, et s’il y avait une bouche d’entrée d’air et ce sans vérifier les débits!

Maintenant, il existe des filtres moléculaire et particulaire pour récupérer les pollens ou la pollution d’une route à moins de 200 mètres. Mais, ils ne sont pas prescrits!

Il reste à faire des vrais progrès pour des mesures dynamiques des locaux publics afin d’identifier les phases de pics de pollution et de comparer avec les heures d’exposition avec des enfants. Les mesures de l’air sur plus de cinq jours ne calculent que des moyennes qui sont incapable de signaler des périodes à risques!

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