Les entreprises et artisans du bâtiment, membres de l’association Equilibre des Energies (EdEn), se réjouissent de la mise en application de l’éco-conditionnalité dès le 1er septembre 2015.
C’est une décision plébiscitée par les professionnels. Mais ces derniers regrettent cependant la frilosité du gouvernement pour le Crédit d’impôt développement durable (CIDD) car la priorité du secteur est de débloquer les investissements. Ils réclament des décisions politiques cohérentes, pragmatiques et une visibilité dans le long terme. Nous reprenons dans cet article, les propos tenus par les deux membres d’Eden; Synerciel et l’Union des Maisons Françaises.
Pour Philippe Christophe, Président du réseau Synerciel comptant plus de 1800 entreprises et artisans du bâtiment, « Il est temps de changer de paradigme et de laisser le marché et les pratiques professionnelles guider les réformes et les normes et non l’inverse ! Apprenons à nous faire confiance et à avancer dans l’action. Pourquoi repousser le CIDD au 1er janvier 2015 ? Pour être cohérent, le gouvernement doit désormais agir en débloquant les investissements au plus vite et donner une visibilité au secteur sur au minimum les 5 prochaines années ».
Christian Louis-Victor, Président de l’Union des Maisons Françaises, salue, lui aussi, « la volonté affichée du gouvernement de faire de la relance de la construction et de l’accession à la propriété une priorité de l’action du nouveau gouvernement. Cependant, le problème de la durée des dispositifs fiscaux d’aide à la construction ou à la rénovation est connu par le gouvernement qui laisse néanmoins l’arbitrage à Bercy. En effet, le ministère de l’économie, par nature, doute souvent des effets positifs de telles mesures et donc des retours sur investissement. Pourtant, il est indispensable de rendre ces décisions pérennes car les remboursements des ménages les engagent pour au moins treize années sur une construction. »
Un besoin de cohérence, de visibilité, de simplification et de territorialisation
Selon Philippe Christophe « Nous sommes à un point de rupture dans la rénovation thermique. Pour débloquer les investissements, les professionnels du bâtiment réclament de la cohérence et du pragmatisme. Pour cela, il faut définir au niveau national une stratégie ambitieuse, certes, pour apporter une visibilité claire sur les objectifs à moyen et longs termes ; une ligne directrice qui ne change pas en fonction des gouvernements. Mais il faut en parallèle privilégier des plans d’actions simples et flexibles qui facilitent les mises en chantier et soient en cohérence.
La RT 2012 est le contre-exemple type de ce qu’il ne faut pas reproduire. Figée, directive, elle ne prend pas en compte l’évolution technologique, ni même le contexte régional et en arrive à des aberrations sur le terrain qu’il est difficile de remettre en cause par la suite. Avec un moteur de calcul trop complexe et bien trop contraignant sur le point technique, la RT 2012 privilégie les solutions au gaz même dans les zones où il n’y a pas de réseau comme en Lorraine ou en Champagne Ardennes par exemple. Le résultat est une réglementation qui bloque l’innovation, les chantiers et l’ensemble du secteur avec pour effet la baisse des constructions de logement.
Voilà la vidéo de l’entretien avec M. Christophe :
Christian Louis-Victor confirme « les simplifications apportées dans les normes de construction peuvent nous laisser espérer une mise en cohérence nécessaire des exigences thermiques avec la volonté parlementaire. Il est par ailleurs du devoir de l’Etat d’avoir une approche pragmatique des territoires pour rendre les aides efficaces. Il faut « Déterritorialiser » les aides. Les conditions d’obtention du PTZ dépendent de la nature du projet (neuf ou rénovation) et de la zone, tendue ou pas. Sur quatre zones (A, B1,B2,C), plus de trente mille communes françaises sont situées en zone C, non tendue avec des aides moins importantes. Il serait urgent que, dès le mois d’octobre, les PTZ soient facilement accessibles en zone B2 et C, pour rendre l’accès au logement plus facile dans la majeure partie des territoires».
Les professionnels réclament de la confiance et regrettent que le CIDD soit reporté au 1er janvier 2015
Voici le rapport du communiqué du gouvernement sur l’éco-conditionnalité qui a été publié le 17 juillet dernier. Philippe Christophe conclue en affirmant: « l’éco-PTZ est une première étape mais il faut aller plus loin et plus vite et arrêter de légiférer avant de faire. Nous connaissons les actions prioritaires pour une rénovation efficiente des logements. Alors, soyons cohérents et agissons ! Ce qui est pire que tout, c’est l’immobilisme. La qualification RGE n’est pas une option sans faille. Elle va évoluer. Elle a au moins le mérite de garantir un minimum de sérieux de la part du dirigeant de l’entreprise certifiée, mais aussi un niveau de compétences et une approche globale du bâtiment et des travaux qui a très longtemps fait défaut aux professionnels du secteur, cloisonnés dans leur spécialité. Le Crédit d’impôt développement durable (CIDD) est un dispositif très attendu pour débloquer les investissements au-delà de l’éco-PTZ. Pourquoi le repousser au 1er janvier 2015 ? On nous dit que le gouvernement n’a pas les moyens d’investir les 13 milliards d’euros nécessaires pour les travaux de rénovation thermique pour autant l’équation est simple. Ils seront rapidement amortis avec le montant des recettes fiscales qui seront bien supérieures si l’investissement est débloqué ! En repoussant le CIDD à janvier 2015, ce sont les travaux et les investissements que l’on repousse à septembre 2015. Nous avons en France 1 000 milliards d’épargne qui seront investis si nous avons une politique incitative et une visibilité à 5 ans ! Encore une fois, arrêtons de tout contrôler, agissons !
Il faut simplifier les démarches pour viser l’efficacité à court terme tout en étant encadré pour s’inscrire dans une vision à long terme. Pour cela, nous devons avancer ensemble, mais avant tout, avancer et favoriser les investissements »
Le réseau national SynerCiel est composé de plus de 1.800 entreprises et artisans actionnaires en partenariat avec EDF (10 % du capital initial) dans SynerCiel Société par Actions Simplifiées à capital variable de 1.200.000 euros. SynerCiel met en relation les particuliers avec les meilleurs spécialistes susceptibles d’intervenir dans le cadre des travaux de rénovation ou projets d’aménagement, et de les accompagner dans leurs vos démarches de financement. Les professionnels du réseau SynerCiel respectent les engagements qualité du Pacte de Confiance SynerCiel et de la charte partenaire Bleu Ciel d’EDF.
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