La RT2012 fixe un plafond de consommation en énergie primaire qui est le même pour toutes les énergies, soit 50 kWh/(m2.an), avec, jusqu’au 31 décembre 2019 une tolérance de 15 % pour les logements collectifs.
Mais l’application du coefficient de 2,58 utilisé pour convertir l’électricité en énergie primaire, exige que les logements chauffés à l’électricité soient beaucoup plus économes en énergie finale, laquelle représente la quantité d’énergie utilisée localement qui est directement liée à la qualité du bâti. Le tableau ci-dessous donne des valeurs clés pour un appartement collectif de 80 m2 en zone H2b.
Un calcul effectué par ailleurs montre que les logements collectifs chauffés à l’électricité doivent, pour satisfaire à la limite de consommation fixée en énergie primaire, présenter un coefficient Ubât – qui traduit directement la qualité du bâti – d’au plus 0,49, très inférieur à celui de 0,73 que peuvent se permettre les logements chauffés au gaz. De façon synthétique, il apparaît que les logements chauffés au gaz conformes à la RT2012 ont une qualité de bâti plutôt inférieure à celle qu’avaient les logements tout électriques construits sous la réglementation RT2005, alors que les logements RT2012 chauffés à l’électricité ont un bâti très amélioré.
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Le problème est que le renforcement de l’isolation ainsi imposé aux logements chauffés à l’électricité a eu pour conséquence, du fait du surinvestissement qu’il entraîne, d’amener à une quasi-disparition de ce mode de chauffage du secteur des logements collectifs où le gaz occupe à présent 75 % du marché (figure 1).
Ceci est d’autant plus regrettable que les logements chauffés à l’électricité sont plus compétitifs pour l’usager que les logements chauffés au gaz (-25 % en dépenses annuelles malgré la hausse récente de l’électricité) et surtout que les logements chauffés à l’électricité occasionnent des émissions de CO2 de quatre fois inférieures à celles des logements chauffés au gaz et se rapprochent dès à présent de la neutralité carbone.
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