Lors des rencontres Énergies et Bâtiments à Lyon, Madame Céline Alléaume (Kurt Salmon) a développé les différents problèmes rencontrés par la filière du photovoltaïque en France.
Une technologie fascinante
Le photovoltaïque est d’après Madame Alléaume, une technologie fascinante et innovante, apportant de nombreuses innovations en terme de matériaux, de procédés dans la recherche de meilleurs rendements énergétiques.
Si les français sont extrêmement bien positionnés aujourd’hui dans le domaine du photovoltaïque, cette technologie a malheureusement créé de nombreuses déceptions ces dix dernières années. Malgré des actifs et des compétences pour pouvoir placer le solaire au cœur de la transition énergétique, aucun signal n’aurait été envoyé pour dire que cette technologie performante serait bel et bien la technologie du futur et la révolution énergétique que nous attendions tant.
D’après notre intervenante, c’est pourtant bien le cas. En étant installée sur les toitures de bâtiments résidentiels ou tertiaires, mais également en créant des centrales solaires, cette technologie pourrait répondre à la demande croissante de solutions énergétiques performantes.
Une énergie renouvelable qui n’émet pas de Co2, et qui malgré son positionnement très faible dans le pays, reste l’énergie préférée des français.
Une grande déception pour la filière photovoltaïque
Les chiffres laissent perplexe. Nous constatons que la capacité solaire photovoltaïque installée en Allemagne est 20 fois supérieure à celle de la France. Même si la politique énergétique de notre voisin est différente, l’écart reste malgré tout démesuré. Dans le seul mois de décembre 2011, l’Allemagne aurait installé 3 GW, lorsque la France sur toute une vie n’en a installé que 2,3 GW. Il s’agirait d’après Céline Alleaume d’un réel problème d’intention.
Cette énergie pourrait pourtant être intégrée dans le système national. En fournissant à la fois une énergie de proximité et des solutions décentralisées, elle apporte de nombreuses réponses aux questions sur l’économie d’énergie. Malgré cela, les décideurs publics et privés n’ont pas envoyé les signaux attendus pour lui permettre de se positionner dans notre système énergétique.
Le moratoire et l’instabilité réglementaire ont affaibli la filière des installateurs de panneaux solaires. Si ce moratoire était nécessaire pour des raisons économiques, il aura mené à sacrifier une génération de micro entrepreneurs en les conduisant à passer de l’émergence à l’effondrement.
Des solutions accessibles
Pour conclure, Céline Alléaume fait état de deux urgences.
Le Grenelle de l’environnement devrait, d’après elle, être révisé et revoir ses objectifs à la hausse afin de permettre à la filière photovoltaïque de rebondir. Si l’objectif actuel est de 5 GW pour 2020 (ce qui semble acquis), il faudrait viser au moins les 20 GW.
La situation est également paradoxale en France. Il existe deux techniques pour l’installation des panneaux solaires : la pose des panneaux sur le toit, et l’intégration du panneau solaire à la toiture. Nous sommes pourtant obligés de choisir la technique d’intégration. Si comme les allemands et les italiens nous acceptions de supprimer cette contrainte, nous pourrions accéder à des solutions tout à fait performantes, ce qui serait déjà un énorme progrès!
Je vous invite à écouter la vidéo de son intervention ci-dessous.