Le 23 mars dernier, les Présidents Serge Lepeltier et Jean Bergougnoux accueillaient M. Serge Grouard, Député du Loiret et Porteur du projet de François Fillon à l’Atelier-Débat d’EdEn. Durant l’heure et demie d’échanges, le Député Les Républicains a développé les ambitions du candidat François Fillon sur la politique énergétique.
En guise de propos liminaire, Serge Grouard a d’abord dressé le tableau des enjeux environnementaux du siècle (émissions de CO2, question de la biodiversité, etc.) avant d’insister sur la responsabilité de la France de jouer un rôle moteur tant au plan européen que mondial.
Par la suite, le Député a réaffirmé que la France, en tant que puissance majeure, a tous les atouts pour faire face à ce défi, à condition de faire les bons choix économiques et politiques.
Les 2 axes phares de la politique du candidat François Fillon
Contexte électoral oblige, le Porteur du projet de François Fillon a détaillé les deux principaux axes de sa politique énergétique.
Si François Fillon était élu aux plus hautes responsabilités, il relancerait la « diplomatie verte », tant au niveau européen que mondial. Cette politique passerait d’abord par un rapprochement avec nos voisins allemands, avec la création d’un projet clair sur l’Europe de l’énergie. Néanmoins, Serge Grouard a convenu avec les différents invités, que concilier les différents objectifs énergétiques et environnementaux des pays européens constituerait un exercice particulièrement difficile.
Quant à l’échelle française, le Député a souligné l’ambition de François Fillon, de « refonder » la politique énergétique nationale afin de devenir un leader mondial dans le domaine. Pour y parvenir, le programme du présidentiable prévoit une nécessaire réduction de la bride de l’administration sur l’économie, en dérèglementant notamment une partie de l’actuelle législation. Serge Grouard défend l’idée que l’État devrait se limiter à fixer des objectifs énergétiques et environnementaux généraux et laisser au secteur privé, la latitude suffisant pour y répondre (« Etat partenaire »). Cela passerait, par exemple, par l’abrogation de nombreuses réglementations et décrets, jugés contraignants et inutiles.
Les modalités de la mise en place du projet énergétique :
Le développement des deux axes phares du programme énergétique de François Fillon amène naturellement à la question du mix énergétique français. A ce sujet, Serge Grouard a été particulièrement clair, il faut accroitre la part de l’électricité décarbonée, ce qui implique le développement des EnR tout en gardant une capacité nucléaire conséquente afin de compléter l’énergie propre.
Afin de remplir cet objectif, Serge Grouard a pris le parti de réviser en profondeur la RT 2012, en effet, il juge cette réglementation « absurde » tant écologiquement que économiquement. Pour le Député, il n’y a rien qui justifie le fait que le gaz soit privilégié à l’électricité dans la construction neuve, alors que l’électricité française est presque entièrement décarbonée. De plus, en cas d’issue favorable le 7 mai prochain, François Fillon entend réformer le principe de précaution, afin que l’innovation, particulièrement en matière énergétique, puisse être libérée.
En outre, le programme du candidat LR prévoit une batterie de mesures incitatives afin d’agir concrètement sur l’élément prix. Ces mesures sont en adéquation avec les attentes des Français en termes d’énergie, comme le rappelle régulièrement dans les Ateliers-Débats, le Président Jean Bergougnoux : « les Français attendent d’abord une électricité à la fois bon marché et de qualité« .
Conclusion des échanges :
Comme il est de coutume, le Président Bergougnoux a conclu les débats, ce fut l’occasion pour lui de s’attarder sur la question européenne. En ouverture, il a tenu à souligner le problème majeur que constitue l’absence de représentation de la France dans l’Union européenne sur la question énergétique. Citant notamment le clean energy package, pour lequel aucun Député européen français n’est rapporteur !
Jean Bergougnoux a ensuite développé le caractère « schizophrénique » de l’Europe, qui prône à la fois une forte ouverture à la concurrence (qui s’avérer dangereuse pour certaines industries) alors que de l’autre côté, elle procède à une « surréglementation » qui nuit clairement aux objectifs que se fixent les Etats en manière énergétique. Pour terminer son propos, l’ancien Directeur Général d’EDF a pointé le danger de voir émerger un calcul en énergie primaire imposé à l’Europe, qui se relèverait contre-productif pour l’équilibre du mix énergétique, à l’instar de la RT 2012.
En savoir plus : Jean Bergougnoux nous éclaire sur les incohérences de la politique énergétique française à travers la RT 2012