La tarification du carbone est un instrument clé de la stratégie de l’Union européenne pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Avec le développement du système d’échange des quotas d’émissions carbone (SEQE-UE), l’UE vise à associer un coût économique aux émissions de CO2 réalisées sur son territoire. La mise en place du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF), permet quant à elle d’imposer une ‘taxe carbone’ aux produits importés, proportionnelle aux émissions de CO2 générées par leur production.
Mais ces mécanismes sont eux-mêmes confrontés à certaines limites. Le prix de la tonne de carbone dans le dispositif SEQE-UE s’avère incertain et fluctuant, ce qui nuit à son efficacité comme boussole de la décarbonation. Un prix trop élevé constituerait en effet un risque pour la compétitivité des industriels européens, tandis qu’un prix trop bas ne permettrait pas d’inciter suffisamment à la réduction des émissions.
La mise en place du MACF soulève également des interrogations, notamment du fait de la difficulté à évaluer précisément le contenu carbone des produits importés, ou de son application qui ne concerne à ce jour que les matières premières et non les produits finis.
Henri Alfandari, député d’Indre et Loire et auteur du rapport d’information sur l’évolution du marché des crédits carbone au niveau européen, était notre invité le 03 avril pour échanger sur les enjeux du SEQE et du MACF, les prochaines étapes de leur développement et les résultats qui peuvent être attendus pour l’accélération de la décarbonation.