André Bodart, administrateur délégué pour Habitat Energie + et membre de l’association Equilibre et Energie, a partagé avec nous son expérience en tant que professionnel de la construction.
Il nous explique les conditions nécessaires à la réalisation de nouvelles résidences individuelles équipées d’un chauffage électrique innovant, anticipant d’ores et déjà les normes attendues pour la RT2020. Monsieur Bodart est spécialisé dans la construction de maisons isolées avec du béton, une technique permettant en capturant la chaleur, de réaliser des économies d’énergies.
Chauffage électrique et constructions neuves
Aujourd’hui l’électricité est nécessaire à toute habitation, même hors chauffage, au fonctionnement d’un grand nombre d’éléments indispensable à notre quotidien. Le résidentiel est donc obligatoirement équipé d’électricité. Supprimer totalement le chauffage électrique reviendrait donc à revoir de nombreux facteurs comme les compteurs, les abonnements, etc., ce qui aurait des répercutions importantes en terme de coût. Pour Monsieur Bodart, installer du chauffage électrique dans les logements neufs est à l’inverse beaucoup plus facile, surtout si l’objectif final est d’avoir une consommation énergétique intelligente, propre et économique.
Installations et nouvelles normes
D’après André Bodart, la RT2012 n’exclue pas l’installation du chauffage électrique si des études compétentes ont été réalisées au préalable. Le plus intéressant pourrait, d’après lui, être de construire dès aujourd’hui des logements en accord avec les mesures à venir comme la RT2020.
Concernant les normes de sécurité, il est important de prendre en compte les risques liés aux installations au gaz. En effet, il arrive souvent que des utilisateurs rebouchent les ouvertures d’aérations nécessaires en cas d’installations au gaz, faute d’avoir froid et de voir leur consommation d’énergie augmenter. Une erreur à la source de nombreux accidents qui seraient inexistants avec des installations électriques.
Financement et rénovations
Les propriétaires et habitants de bâtiments neufs ont tendance à réaliser leurs rénovations en fonction du coût d’installation. Ne tenant donc pas en compte les économies à venir, ils optent plus souvent pour une chaudière à gaz avec un nouvel abonnement, la maintenance et non pour du chauffage électrique.
Le financement reste en effet le fond du problème en terme de rénovations optimales. Si les installations électriques pourraient pourtant apporter des solutions beaucoup plus intéressantes et moins coûteuses aux consommateurs, le gaz reste une dépense immédiate plus abordable. Les charges devraient pourtant d’avantage rentrer en ligne de compte puisque même les banques commencent à intégrer leur coût prévisionnel à leurs dossiers. Payer moins de charges devient ainsi de plus en plus intéressant pour les acquéreurs.
Si le problème reste difficile à résoudre pour le bâtiment individuel, pour Monsieur Bodart, il pourrait y avoir un effort de rénovations « réelles », prenant en compte les économies sur le long terme, pour les bâtiments collectifs. D’après M. Bodart, il faudrait mettre en place pour les logements sociaux un crédit mutualisé leur permettant de rénover de manière optimale leurs bâtiments. En effet, il est souvent difficile pour leurs habitants de pouvoir payer des charges trop importantes dues à une isolation souvent précaire. La mise à disposition de fonds est donc indispensable, puisqu’une telle rénovation impliquerait que chaque foyer soit relogé pendant la réalisation des travaux.
Pour conclure, il semblerait que l’électricité apporte de nombreuses solutions aux problématiques liées à l’économie d’énergie. Il reste tout du moins indispensable selon Monsieur Bodart de prendre en compte dans l’avenir l’évolution des énergies primaires telles que les énergies renouvelables en produisant de l’électricité durable, et les progrès réalisés dans ce domaine. Je vous laisse écouter ce podcast ci-dessous :