Alain Le Maistre, directeur marketing stratégique EDF Commerce, a accepté de partager son point de vue, dans cette vidéo, sur les différentes incohérences auxquelles les français sont confrontés face aux économies d’énergie.
Malgré les nombreux avantages de l’électricité (prix 15% moins cher que celui du gaz, propre en terme d’émissions de Co2 et favorable à la balance commerciale du pays), les constructeurs préfèrent se tourner vers le gaz, une énergie émettrice de Co2 dont les tarifs n’ont cessé d’augmenter depuis plus de 15 ans. Responsable de ce comportement : la RT2012; une réglementation des plus défavorable aux technologies électriques donc à l’énergie finale produite par le solaire, l’air, l’eau ou la terre.
Monsieur Le Maistre nous parle également du facteur « émissions de gaz à effet de serre » pris en compte et abordé que trop récemment par les différents acteurs de l’énergie. Pour ce monsieur, il serait intéressant d’envisager de donner une valeur Co2 à chaque énergie en tenant compte de l’impact global de celles-ci.
En effet, si les concurrents d’EDF annoncent une valeur carbone élevée pour le chauffage électrique, ils n’utilisent, pour leur calcul, que les chiffres liés aux pointes électriques quelques semaines en hiver. Dans un article paru en 2012 dans le Figaro, Jean Bergougnoux, président de notre association, abordait ainsi le problème des pointes électriques. Une simple baisse de la température extérieure de 1°C provoquerait ainsi sur le réseau une hausse de consommation allant jusqu’à 2.300 MW. A priori, les principaux responsables de ce pic de consommation seraient le chauffage électrique d’appoint, encore trop énergivore comme les anciens convecteurs mécaniques, et le manque de sensibilisation des consommateurs face à l’économie d’énergie. De plus si les logements étaient mieux isolés, il serait beaucoup plus facile de faire fonctionner son chauffage raisonnablement durant les heures creuses sans avoir à le pousser au maximum durant les périodes de pointe. Il est donc malheureux de constater que ces évaluations carbones ne peuvent en aucun cas refléter une réalité puisqu’elles n’intègrent pas la globalité des données. Si des valeurs Co2 sont faussées, il est urgent de trouver une méthode objective afin de pouvoir annoncer des estimations réalistes dans les moteurs de calcul.
Concernant les travaux d’économie d’énergie, Alain Le Mestre recommande beaucoup de prudence face à la rentabilité annoncée par certains acteurs ou médias. Par exemple, pour un financement de €60.000 dans des travaux de rénovation et avec une facture énergétique d’environ 1000 euros par an, il faudrait plus d’une vie pour pouvoir profiter d’un retour sur investissement… Il serait donc, d’après M. Le Maistre, plus pertinent de commencer à rénover les quatre millions de logements les plus énergivores (>250kWh/m2/an) en réalisant un ou deux travaux indispensables mais plus raisonnables (et ce parmi: isolation des murs et des combles, changement des fenêtres, installation d’un matériels performants) qui permettraient déjà de réaliser des économies d’énergies conséquentes. Je vous laisse écouter et réagir…