L’hydroélectricité est la première des énergies électriques renouvelables et, en France, la deuxième source de production après le nucléaire. Sa flexibilité et son potentiel de stockage en font une énergie renouvelable « pas comme les autres », appelée à jouer un rôle particulier dans le mix énergétique.
Un pilier du mix énergétique
Présente au coeur des vallées depuis parfois plus de 100 ans et forte d’un réel potentiel de développement, l’hydroélectricité représente un secteur clé pour la transition énergétique et pour l’économie des territoires. Elle dispose d’atouts indispensables à l’intégration des autres énergies renouvelables et à la sécurisation du système électrique : la flexibilité et le stockage. Sa puissance installée en France métropolitaine est de 25,7 GW – soit 20 % de la puissance totale installée – et est exploitée à plus de 80 % par EDF. En moyenne, les centrales hydroélectriques françaises produisent 67 TWh, soit 12 % de la production métropolitaine.
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C’est une source d’énergie très réactive : quelques minutes suffisent pour démarrer une centrale. Les réservoirs d’eau des barrages représentent un stock d’électricité mobilisable à tout moment pour répondre aux pics de consommation. À titre d’exemple, il suffit d’ouvrir les robinets de l’aménagement hydroélectrique de Grand-Maison en Isère pour avoir presque immédiatement la puissance de deux réacteurs nucléaires (1,8 GW) sur le réseau. L’hydroélectricité contribue de 50 à 70 % à l’ajustement final de l’offre et la demande.
Des investissements qui bénéficient aux territoires
Les activités hydroélectriques génèrent plus de 12 000 emplois en France selon le ministère de la Transition écologique. EDF Hydro, ce sont 5 700 salariés et de nombreuses entreprises prestataires françaises – locales et régionales – qui travaillent en permanence pour la production et l’ingénierie hydraulique. EDF Hydro investit plusieurs centaines de millions d’euros tous les ans pour la maintenance, la modernisation et le développement de notre parc de production. Les retombées de ces investissements irriguent des régions entières et des entreprises de toutes tailles. Cela a été le cas pour la construction de Romanche-Gavet, la nouvelle centrale hydroélectrique d’EDF mise en service en octobre 2020 après 10 ans de travaux. Ce chantier hydroélectrique, le plus important de France, représente un investissement de 400 millions d’euros pour le groupe EDF, dont 94 % ont été réalisés auprès d’entreprises françaises (28 % sont situées en Auvergne Rhône- Alpes). Au plus fort du chantier, plus de 300 personnes y ont travaillé simultanément : une réalisation exemplaire témoignant de l’ancrage de l’hydroélectricité au coeur des territoires.
Un potentiel de développement en France
En France, le patrimoine hydroélectrique est déjà exceptionnel. Mais son potentiel de développement est réel, notamment via la modernisation et l’augmentation de la puissance de certains ouvrages. On assiste également à un véritable engouement de multiples acteurs pour la petite hydraulique. EDF Hydro travaille par ailleurs sur des projets de stockage d’électricité (des STEP ou stations de transfert d’énergie par pompage, l’équivalent de gigantesques batteries). La PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie) a retenu un objectif de 1,5 GW de puissance supplémentaire sur cette technologie hydraulique à horizon de 10 ans. C’est dès maintenant qu’il faut lancer ces projets. Le potentiel technique de stockage hydraulique en France est estimé à une centaine de GW par le Joint Research Center (organisme européen de recherche), soit autant que la capacité disponible à la pointe en France toutes filières confondues (en période hivernale) !
Bien sûr, tout ce potentiel n’est pas développable. Au-delà du sujet environnemental et sociétal, il demeure un problème de modèle économique car le service rendu par le stockage, qu’il s’agisse de batteries ou de STEP, n’est pas reconnu en tant que tel par le marché. Pour autant, des projets peuvent et doivent voir le jour.
Le potentiel de développement est également réel à l’international où le groupe EDF est impliqué dans des projets et chantiers en Afrique, Amérique Latine, Asie et même au Moyen-Orient.
Une gestion concertée de l’eau dans un contexte de changement climatique
En plus de leur vocation de production électrique, les aménagements hydroélectriques jouent un rôle clé dans de nombreux autres usages : l’alimentation en eau potable, le soutien d’étiage lors des périodes de sécheresse, l’irrigation agricole ou encore le développement des activités de tourisme et de loisirs. Par exemple, les activités autour du lac de Serre-Ponçon représentent 40 % de la fréquentation estivale du département des Hautes-Alpes.
Le maître-mot dans la gestion de la ressource en eau est l’anticipation. De l’hiver à la fin de l’été, une gestion prévisionnelle des réservoirs est assurée en fonction des contraintes climatiques de l’année en cours. Pour cela, EDF a développé une surveillance permanente des phénomènes météorologiques et des débits dans les cours d’eau, avec un réseau de 1 100 stations de mesure pour la surveillance et les prévisions hydrométéorologiques. Ce dispositif complémentaire à celui de Météo-France et des services hydrométriques de l’État permet de prévoir les débits et les niveaux des cours d’eau, rivières et fleuves sur lesquels sont implantés les barrages.
L’hydraulique qui, derrière ses barrages, stocke sept milliards de m3 d’eau, a un rôle majeur à jouer dans le contexte de changement climatique. C’est un formidable outil pour gérer l’eau en accord avec l’ensemble de ses utilisateurs et sous l’autorité de l’État. Ceci ne peut se faire que dans le cadre d’une gouvernance partagée, notamment au sein des comités de bassin qui réunissent élus, État et utilisateurs de l’eau.