En conclusion de notre atelier-débat en présence de l’ancien ministre Serge Lepeltier au mois de janvier dernier, nous rapportons dans ce dernier extrait les surprises du maire de Bourges qui souhaite dire à tous les élus de regarder de près la réduction de CO2 dans tous les investissement immobiliers publics, qui n’est pas implicite dans la RT2012!
Serge Lepeltier avait déjà demandé aux architectes quelle serait la consommation prévisionnelle d’énergie d’un projet de bâtiment. Ces derniers n’avaient aucune réponse à lui donner dans la mesure où ils appliquaient simplement les normes de constructions en vigueur avant 2005!
Aujourd’hui, les réglementations thermiques donnent des plafonds de consommation par mètre carré. A Bourges, nous avons été la 1ère ville de France à respecter la norme Bâtiment Basse Consommation en 2010 pour des logements sociaux. Trois années avant l’entrée en vigueur de la RT2012. Depuis cette date, personne ne m’a jamais parlé d’une mesure des émissions de CO2 liée à la réglementation.
On ne nous dit pas tout!
Serge Lepeltier déclare: “Apres une petite enquête récente de ma part, je me suis aperçu que tous ces logements sont chauffés au gaz avec des émissions de CO2 qui auraient pu être évitées avec l’usage de l’électricité”. Pour répondre à une nouvelle question de la salle sur le calcul d’un ratio entre consommation d’énergie et émissions de CO2, le maire de Bourges se montre désolé de ne jamais en avoir entendu parler!
S. Lepeltier souligne que la norme BBC augmente bien d’environ 15% la valeur de construction d’un bâtiment qui, appliquée à une valeur de deux cent mille euros, représente tout de même €30000 qui ne sont pas dans toutes les bourses des jeunes français.
A Bourges, nous sommes passés à un triplement de l’investissement annuel à 1,5 million dans la rénovation des écoles, notamment pour leur isolation. j’ai bien bien trop vu des retours sur investissement (ROI) supérieurs à 20 ans! “J’ai donné mon accord lorsqu’il est inférieur à 10 années“. Nous avons remarqué que le ROI était même inférieur à 3 ans avec des capteurs fournis par des entreprises comme Schneider Electric ou Veolia et sans travaux d’isolation.
Les intérêts d’emprunt pris en charge par la puissance publique?
Il semble nécessaire à M. Lepeltier de sensibiliser les pouvoirs publics et surtout les collectivités locales pour que les intérêts d’un emprunt soient pris en charge par le pouvoir public et que le capital investi soit récupéré par les économies d’énergies. Enfin, il est urgent de revoir les textes réglementaires pour introduire la mesure carbone et imposer en priorité la décarbonation des bâtiments!
Enfin, le sujet est éminemment politique.
Le président de la République peut-il contrarier plus encore les ministres verts du gouvernement pour redonner le sens de la priorité à la loi Grenelle et sensibiliser tous les élus afin que le 1er objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre motive les investissements dans la construction neuve comme dans la rénovation?