Qui a dit qu’EDF et ENGIE étaient des concurrents ? Ce mardi 25 mars, dans le cadre des Ateliers-Débats d’EdEn, M. Thierry LEPERCQ, Directeur Général Adjoint en charge de la Recherche, de la Technologie et de l’Innovation – ENGIE & M. Bernard SALHA, Directeur Recherche et Développement – EDF se sont réunis autour de leurs réflexions sur les « systèmes électriques de demain ».
Dès les propos introductifs de l’Atelier-Débat, Thierry Lepercq et Bernard Salha se sont rejoint sur le fait que la décarbonation de l’énergie était lancée et allait s’amplifier au fil des années en raison d’une forte volonté politique européenne couplée à la baisse continue de prix des EnR.
L’Union Européenne dans son scénario à l’horizon 2050 a fixé des objectifs de décarbonation de l’énergie. A cette date, le mix énergétique européen devrait être composé de 60% d’EnR, dont 40% d’EnR intermittentes.
Dans ce cadre, la France ne serait pas en reste, notre pays compte de nombreux atouts pour produire des énergies propres. Par exemple, selon une étude d’ENGIE, la région PACA (Provence-Alpes-Côte d’Azur) pourrait produire 100% de sa consommation en énergies renouvelables d’ici 2030, essentiellement grâce au photovoltaïque.
En parallèle, la part de l’électricité (presque totalement décarbonée en France), représentant 21% de l’énergie en Europe est appelée à augmenter dans les prochaines années, notamment avec le développement de la mobilité électrique d’après Bernard Salha.
Lire aussi : La montée en puissance du véhicule électrique
Le challenge de l’intégration des énergies intermittentes dans les systèmes électriques
Rappelons d’abord que le réseau électrique a été produit d’un contexte où la production d’énergie était modulable selon une demande prévisible des usagers. Avec le développement des énergies intermittentes soumises aux aléas climatiques et installées dans des zones particulières, la donne se retrouve changée, particulièrement durant l’hiver où les énergies intermittentes sont moins efficaces.
Les gestionnaires de réseau EDF et ENGIE se sont associés dans la R&D sur les « systèmes électriques de demain » pour répondre aux défis imposés par les énergies intermittentes, en travaillant sur ce que les Chinois appellent « l’internet de l’électricité ».
Ce partenariat, qui constitue une « première mondiale », a pour objectif de fournir des systèmes novateurs qui permettront de contrôler et de stabiliser le réseau électrique. Ce réseau comprenant des installations de diverses tailles, allant de la grande centrale de production à la petite structure liée à une logique d’autoconsommation.
En prenant rapidement les devants, les deux géants français espèrent pouvoir imposer leurs normes aux autres gestionnaires de réseau du monde entier.
Conclusion des échange
Devant la densité des échanges, le Président Bergougnoux s’est avoué dans l’impossibilité de fournir une synthèse comme à l’accoutumé.
Par ailleurs, Jean Bergougnoux s’est dit satisfait que la question de la péréquation tarifaire1 défendu par EdEn soit prise en considération par les deux invités. En effet, Thierry Lepercq a affirmé qu’il ne fallait pas différencier les tarifs d’acheminement et les taxes qui représentent 2/3 du prix de l’énergie.
Néanmoins, le dirigeant d’ENGIE a émis l’idée que le prix de production pouvait être adapté dans les espaces où l’énergie propre est bon marché. Ainsi, les collectivités territoriales deviendraient des « moteurs » de la planification énergétique en mettant en œuvre un contexte favorable à la production d’EnR.
1 Fait que les différents consommateurs payent l’électricité au même prix
Intervention de Thierry Lepercq – ENGIE
Intervention de Bernard Salah – EDF