En janvier prochain, la France prendra la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne au moment où le paquet législatif « Fit for 55 » entrera dans la phase des négociations entre Etats membres. La France aura pour mission de guider ces discussions. La tâche s’annonce difficile car entre la stratégie allemande fondée sur un projet de réduction des consommations énergétiques et la stratégie française fondée sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, des choix devront être faits pour permettre au Green Deal de tenir ses promesses. Erkki Maillard, Directeur des affaires européennes d’EDF, était notre invité le 15 décembre prochain. Il a partagé avec nous son regard sur l’échiquier européen et sur les moyens de réduire nos émissions de gaz à effet de serre et d’assurer la reprise économique durable de l’Union européenne.
Comment mettre en œuvre cette ambition de neutralité carbone ?
En juillet dernier la Commission européenne a publié le paquet Fit for 55 par lequel elle entend permettre à l’Union de réduire de 55% ses émissions de gaz à effet de serre.
Mais le calendrier, les moyens à adopter ainsi que la répartition des efforts entre les membres créent des divisions et impliquent des négociations difficiles.
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En particulier, les projets de révision de la taxation énergétique et du système ETS divisent autant les Etats membres qu’au sein des commissaires européens eux-mêmes :
L’extension proposée du système ETS aux secteurs du bâtiment et du transport fait débat, notamment parce qu’elle risque de faire peser encore davantage la transition énergétique sur les ménages.
La proposition de révision de la directive sur la taxation de l’énergie permettrait de renverser l’ordre actuel qui taxe davantage l’électricité que les combustibles fossiles. Il sera toutefois délicat d’aboutir à un consensus sur cette question.
L’électrification des usages portée par plusieurs projets de textes, notamment dans le domaine de la mobilité électrique fait également débat dans la mesure où la stratégie de la Commission repose uniquement sur l’électricité renouvelable alors que l’électricité nucléaire contribue également à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
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Le mot du président
L’Union européenne connait aujourd’hui une collision entre deux visions de l’avenir : une, portée par l’Allemagne, qui refuse le nucléaire, prône la réduction des consommations et ne mise que sur les renouvelables et l’autre qui priorise la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Pour être à la hauteur des ambitions que s’est fixées l’Union, les discussions en cours sur le paquet Fit for 55 et sur la taxonomie verte doivent permettre aux Etats membres de recourir à toutes les solutions de décarbonation disponibles.