Le DPE (Diagnostic de Performance Energétique) est un outil essentiel pour accompagner les bâtiments vers une performance énergétique optimum. Pourtant, sa fiabilité et sa lisibilité sont encore souvent remises en question.
Le DPE vise à optimiser les travaux de rénovation d’un bâtiment en fonction de sa performance énergétique. Il permet également de définir le classement de la qualité d’un bien lors de transactions immobilières et donc bientôt influencer la valeur d’un patrimoine à transmettre.
Il semblerait pourtant que, selon les diagnostiqueurs, une même maison puisse varier de classe énergétique. Le magazine « Que choisir » citait dernièrement un écart pouvant aller de B à E pour un même bâtiment…
De plus, si les agences immobilières sont aujourd’hui contraintes d’afficher la classe énergétique des logements, elles n’ont encore aucune obligation concernant leur mode de chauffage. Le réseau national de cabinets de diagnostics immobiliers EX’IM annonçait pourtant dans un rapport que les émissions de Co2 des bâtiment construits après 1975 passaient de 17 kgCO2/m2.an pour ceux chauffés à l’électricité à 50 kgCO2/m2.an pour ceux chauffés au gaz.
A la suite d’un vaste plan de fiabilisation du DPE lancé par les pouvoirs publics en 2011, la formation et le contrôle des diagnostiqueurs avaient été renforcés et la méthode de calcul de performance énergétique améliorée. Ces mesures traduisaient ainsi une réelle intention des pouvoirs publics de faire du DPE un élément essentiel de la politique énergétique dans le bâtiment.
Certaines d’entres elles ne sont entrées en vigueur que le 1er mai 2013, il est donc encore difficile d’avoir le recul nécessaire pour pouvoir faire un point sur leur efficacité.
Reste encore néanmoins quelques améliorations à apporter au DPE.
Tout d’abord, dans le but de garantir la fiabilité des diagnostiqueurs, il serait nécessaire que ces derniers fournissent aux ménages une description précise des travaux suggérés avec un chiffrage et un temps de retour annoncé.
Dans l’existant, il est important d’intégrer au moteur de calcul toutes les technologies disponibles et l’usage des logements concernés. Pour qu’il soit efficace sur le long terme, celui-ci devra évoluer avec les nouvelles technologies et être actualisé régulièrement.
Il faut également définir un langage lisible par tous en clarifiant la définition de la performance énergétique jusqu’ici trop vague. Dépendamment qu’elle soit exprimée en énergie primaire ou en Co2, elle change du tout au tout. Les ménages ont besoin d’avoir des données concrètes applicables à leur facture, ce qui n’est pas le cas avec la notion d’énergie primaire. Pour cette raison, il serait pertinent que le DPE affiche l’énergie finale en kWh/m2.an mais également en Euros/m2.an afin d’encourager les travaux d’efficacité énergétique.
Pour le neuf, il est aujourd’hui nécessaire d’apporter pour un bâtiment à la fois un DPE et une attestation thermique. Deux documents visant à évaluer la performance conventionnelle d’un logement mais qui sont pourtant réalisés à partir de méthodes et d’un périmètre différents. En plus de cela, les bâtiments conformes à la RT2012 seront presque tout le temps classés « A » selon le DPE actuel qu’ils soient simplement conformes au BBC ou à la nouvelle norme « énergie positive ».
Enfin, lorsqu’aucune modification n’a été apportée à un logement, la durée de validité du DPE devrait pouvoir dépasser les 10 ans. Pour les bâtiments neufs conformes à la RT2012, il devrait tout simplement être dispensé.