M. Bergougnoux, entouré des sénateurs MM. Deneux et JC. Lenoir, rappelle dans ce 1er extrait vidéo les priorités du président de la République en matière de lutte contre les gaz à effet de serre et les réglementations actuelles qui sont incohérentes pour rendre ce combat efficace.
Le Président de l’association équilibre des énergies, Jean Bergougnoux, recevait ce mercredi 30 avril deux sénateurs, membres de l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques – chargé de comprendre les enjeux scientifiques pour les expliquer à tous les parlementaires, avant le vote d’une loi – lors du petit-déjeuner débat : « Faut-il anticiper les réglementations thermiques à venir, avec un label intégrant le CO2 ? ».
Des régulations thermiques incohérentes avec les objectifs et ambitions de la transition énergétique au niveau national mais aussi européen
En réponse à l’annonce par Cécile Duflot d’un label environnemental avant la fin de l’année 2014, l’OPESCT, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques et les professionnels demandent que ce label intègre un plafond d’émission de CO2. Il confirme ainsi la nécessité de prendre en compte, dans le moteur de calcul de la RT2012, les émissions de CO2 afin de rééquilibrer les différentes sources d’énergie et avoir une politique énergétique cohérente avec nos engagements et nos objectifs à courts et moyens termes : la réduction des gaz à effet de serre!
En septembre 2013, dans son discours sur la transition énergétique, le Président de la République a retenu un objectif intermédiaire de réduction de 30% des consommations d’énergie fossiles d’ici 2030. Cet objectif, tel qu’il est exprimé, traduit avec évidence une double ambition : s’engager avec détermination dans la maîtrise des émissions de CO2 et améliorer la situation d’une balance commerciale sur laquelle pèsent lourdement les importations de produits énergétiques.
Dans ce contexte la relance du gaz dans la construction neuve, au détriment d’une électricité largement décarbonée, peut sembler quelque peu anachronique. Quoiqu’il en soit, l’objectif majeur reste la division par 4 des émissions de GES à horizon 2050. Ce « facteur 4 » sera d’autant plus difficile à atteindre que la France est le pays de l’UE le moins émetteur de CO2 par unité de PIB après la Suède. Cette situation est largement due à la performance du système électrique français en matière d’émissions de CO2 : il émet 90 grammes de CO2 par kWh produit, contre 308 grammes, en moyenne, dans l’UE à 15 et 339 grammes dans l’UE à 27 »
Deux grands défis environnementaux : les capacités d’effacement et la méthode pour définir le CO2 par kWh
Quelles que soient, les décisions prises en matière de diversification du mix électrique, il importera de ne pas détériorer la performance de la production électrique, ce qui impose de limiter les émissions de sa production à partir de combustibles fossiles à leur niveau actuel.
La volonté de réduire le poids du nucléaire dans le mix électrique supposera donc le développement plus ou moins massif d’EnR électrogènes (éoliennes, photovoltaïque) dont il faudra savoir gérer l’intermittence sans émissions excessives de CO2 supplémentaires. Pour Jean Bergougnoux, « dans une régulation d’un système électrique dont l’équilibre production–consommation sera soumis à des aléas croissants, les applications de l’électricité chez le consommateur final susceptibles d’être modulées, reportées ou effacées devront jouer un rôle essentiel : chauffage de l’eau et chauffage des locaux pour la régulation journalière, applications bi-énergie (électricité-énergies fossiles) pour les régulations sur de plus longues périodes. Un argument de plus en faveur des logements neufs « tout-électrique » qui seront le laboratoire et la vitrine de ces solutions innovantes ».
Réduire le recours aux énergies fossiles, d’ici 2030, suppose également de multiplier, rapidement, les capacités d’effacement. En effet, en période de pointe, pour faire face à la demande, il est nécessaire de compléter la production électrique « décarbonée » avec les centrales à charbon. Pour limiter cette production à base d’énergie fossile, il faut donc porter nos efforts à développer nos capacités d’effacement.
Enfin, en réaction au voyage en Allemagne annoncé par Marcel Deneux pour voir le « dernier cri » d’un ballon d’eau chaude, M. Bergougnoux précise que la puissance installée en ballons électriques d’eau chaude est de 30 GW en France et que l’on pourrait hypothétiquement imaginer à l’horizon 2030 que cette puissance permettrait de faire face au 15 GW de la modulation annuelle aléatoire de l’énergie éolienne à l’intérieur de la journée.
Alors, oui, il vaut mieux anticiper les futures RT par un label environnemental qui priorise le CO2 pour que les ministères proposent afin que la Loi l’impose dans un second temps!