Dans un précédent article, nous évoquions avec Thierry de ROQUEMAUREL, Directeur-Général du Groupe Atlantic, les critiques dépassées dont le radiateur électrique faisait l’objet. Dans une nouvelle interview, il revient sur les différentes « révolutions » du chauffage électrique et la nécessité d’en faire profiter le plus grand nombre.
Il y a quelques mois, le Figaro publiait un article très instructif sur les Français et le chauffage, dans lequel 52 % des personnes interrogées déclaraient avoir « parfois froid, chez eux », malgré une facture annuelle moyenne de 1.611 euros. Ces chiffres éloquents ont le mérite de mettre en perspective la question chauffage, enjeu très important pour les Français et pour notre association.
C’est dans cet esprit, que nous avons sollicité Thierry de ROQUEMAUREL pour nous parler du chauffage électrique, solution plus que jamais d’actualité. qui a connu au cours de ces cinq dernières années trois « révolutions » : la connectivité, le confort et les économies d’énergie.
En effet, on constate que la concomitance de ces trois « révolutions » a permis l’émergence du « chauffage intelligent ». Il s’ajuste au dixième de degré près à la demande du consommateur tout en évitant le gaspillage, permettant ainsi de réduire considérablement d’une part les émissions ; et d’autre part la facture énergétique pour les ménages. Ainsi, “sur une période de chauffe annuelle, soit 200 jours, le chauffage électrique coûte environ 50 centimes par jour d’utilisation et par radiateur au consommateur“.
Un immense parc à rénover
Notre territoire compte de nombreux logements équipés avec des radiateurs électriques (onze millions), ce qui représenterait trente millions d’appareils. Paradoxalement, malgré les différentes innovations, une grande partie de ce parc (près de soixante millions d’appareils) est ancien et inadapté. Il serait dans l’intérêt du consommateur et des objectifs environnementaux de la France de procéder à sa rénovation.
Selon le Directeur-Général du Groupe Atlantic, « il est temps de remplacer ce parc » et l’État doit avoir un rôle de facilitateur, qu’il n’a pas forcément joué ces dernières années : à la fois en faisant connaitre les nouvelles solutions propres mais également en encourageant le consommateur via des crédits d’impôt pour le remplacement des chauffages d’ancienne génération.
Le chauffage électrique, une des solutions préconisées par EdEn dans le bâtiment
Chez EdEn nous pensons que le vecteur électrique est le moyen le plus sûr de décarboner l’économie tout en continuant de respecter les intérêts des consommateurs. Et cela particulièrement sur la question du chauffage où l’électricité apporte sûreté et flexibilité pour répondre aux variations de la demande suivant les heures et les saisons.
Par conséquent, nous partageons les conclusions de Thierry de ROQUEMAUREL sur l’importance de renouveler le parc des radiateurs électriques, de toute évidence obsolète par rapport aux contraintes économiques et environnementales actuelles. C’est pourquoi nous œuvrons auprès des décideurs politiques pour que la nouvelle génération de chauffage électrique puisse être accessible à tous.
Ainsi, nous encourageons l’Etat à s’engager pleinement dans le remplacement du parc existant, cela passant par deux mesures fortes :
- Valorisation du chauffage électrique dans le DPE (diagnostic de performance énergétique), justifiée par les faibles émissions en CO2. Afin que les solutions électriques ne soient pas défavorisées par rapport aux solutions utilisant des énergies différentes.
- Augmentation des sommes allouées par le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) pour permettre au plus grand nombre de remplacer ses radiateurs. En particulier pour les ménages en situation de précarité énergétique, qui représentaient près de six millions de ménages en 2016, soit 12,1 Français selon le médiateur national de l’énergie, Jean GAUBERT. Pour eux, malgré la participation à hauteur de 30 %, les prix des rénovations restent trop importants pour qu’ils puissent les entreprendre. Par conséquent, il pourrait être pertinent de moduler le CITE, de payer une partie des travaux aux particuliers. C’est à ce prix-là que de nombreux logement pourront sortir de situations de précarité énergétique.
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