Alors que la RT2005 ne concerne pas la rénovation du bâti et en attendant la RT2012, quelles solutions trouver pour faire face à une précarité énergétique grandissante et offrir des sources d’énergies équilibrées pour chauffer l’air et l’eau ?
Précarité énergétique : au-delà de la facture, un patrimoine bâti défaillant
Il aura fallu un an pour lancer l’Observatoire national de la précarité énergétique, suite au rapport de Philippe Pelletier, président du Plan Bâtiment du Grenelle. L’étude que l’Insee vient de publier peut faire peur.
De plus, d’après lavieimmo.com, les experts n’hésitent pas à qualifier certains actifs de « passoires énergétiques » : des logements dégradés engageant des frais d’énergie importants sans pour autant protéger du froid. 75 % des foyers concernés par les deux formes de précarité appartiennent au 25 % des ménages ayant le plus faible niveau de vie.
La RT2012 en cours concerne essentiellement le bâti neuf qui croît de cent mille constructions par an. Le parc installé beaucoup plus important est à isoler et moderniser en urgence sans créer de « fractures énergétiques ». De même qu’il faut sensibiliser tout le monde sur les dérives énergétiques, il faut également rappeler la responsabilité des propriétaires qui ne peuvent déléguer ces innovations à leurs locataires.
Les villes réagissent
Une action concrète soutenue par la Ville de Montreuil, par exemple, a été lancée par l’agence locale de l’énergie (MVE) en partenariat avec Unis Cité en octobre 2010. Une équipe de jeunes volontaires d’Unis Cité encadrée par MVE, accompagnent 30 ménages jusqu’en juin 2011 avec pour objectif de réduire les consommations de fluides (énergie et eau) par la pose de matériels économes et l’adoption d’éco-gestes, la valorisation des bonnes pratiques individuelles et le
développement du lien social. Cette action s’inscrit plus globalement dans un programme de lutte contre le mal logement qui prévoit notamment une opération massive de 3000 réhabilitations de logements sociaux sur 5 ans.
Vitry-sur-Seine, pour sa part, a bénéficié du premier « Contrat de Performance Énergétique » en France : rénovation et réhabilitation sont au programme afin de réduire les charges des locataires et améliorer le confort. C’est un premier pas.
De même, on ne peut donc qu’être particulièrement attentifs au programme « Habiter Mieux » lancé le 17 Mai, même si, pour le moment, il ne concerne que ceux qui vivent dans leur propriété à rénover, avec pour objectif d’améliorer la performance énergétique du logement.
Cinquante départements sont déjà signataires et rendent la prise en charge gratuite si votre appartement se trouve dans le périmètre géographique couvert.
On voit bien qu’il existe des volontés pour ne laisser personne dans la précarité énergétique et construire un avenir énergétique plus serein. Le patrimoine énergétique français doit continuer son développement vers moins d’électricité nucléaire et plus d’énergies renouvelables en réduisant le facteur de cout actuel de 1 à 10: c’est aussi une question d’équilibre économique pour les foyers français!