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Les Enr progressent en Allemagne, et le co2 aussi!

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Un article de ConsoGlobe compare l’avance prise par l’Allemagne sur la France en termes d’énergies renouvelables avec une production d’électricité verte qui a encore progressé de 5% en un an. L’éolien a le plus contribué. Merci le vent devrait-on dire ! Car le vent est bien aléatoire, ou nous avons loupé un épisode technologique ?

L’Allemagne a du mal à envisager de fermer les exploitations de charbon.

Le revers de cette excellente nouvelle, c’est que les Allemands continuent de produire de l’énergie à partir du lignite afin de générer plus de 65% de l’électricité qu’ils consomment. Le reste, ils préfèrent l’exporter à leurs voisins, pour rester propres. Un électron sur dix produit en Allemagne a ainsi été vendu à l’étranger en 2015.

L’article affiche un sous-titre pas très bienveillant pour les autres pays européens : « Plus d’électricité verte en Allemagne, plus d’électricité marron pour le reste de l’Europe ».
Mais ce n’est pas vrai pour la France, puisque nous diminuons rapidement la production d’électricité à partir des énergies fossiles. La preuve en est avec les déclarations du Président d’Engie, Monsieur Mestrallet, qui a dit cette semaine dans « l’énergie d’avancer » que son entreprise avait commencé à se désengager, en France comme à l’étranger, « des activités les plus émettrices de gaz à effet de serre et les plus exposées aux fluctuations des prix. »

 Interconnexion avant le stockage de l’électricité

Le magazine ne parle pas du stockage de l’électricité verte. C’est un vrai sujet, mais il y a plein de solutions avant cela. Plus un territoire est couvert de sources EnR, plus la probabilité qu’une partie de ces sources fonctionnent augmente. C’est presque une Lapalissade. D’où la nécessité d’un développement à l’échelle des territoires et de mieux interconnecter les réseaux électriques. Les présidents d’Eden ne cessent de le redire presque à chaque atelier. On observe, par exemple une interconnexion de l’énorme capacité hydroélectrique norvégienne avec l’éolien du Nord de l’Allemagne et de l’Europe. Ou bien même, connecter le solaire espagnol, italien, grec avec le centre de l’Europe.

Ainsi le projet éolien du Sahara au Maroc ou celui de centrales solaires thermiques dans la même région n’ont de sens que dans le cadre d’une coopération intelligente entre les pays producteurs d’Afrique du Nord et les pays d’Europe consommateurs. D’un point de vue économique, pour pallier l’intermittence, l’interconnexion des réseaux est plus efficace que le stockage.

Enfin, Monsieur Pescia, responsable des programmes internationaux de l’Agora Energiewende a publié un rapport qui a provoqué de nombreux débats en Allemagne mais étonnament pas en France… : « Après notre rapport, nous avons lancé un appel à un consensus sur la sortie du charbon : sans mesure complémentaire, l’Allemagne n’atteindra pas ses objectifs de décarbonisation. »

Voilà une conclusion claire, ne pensez-vous pas !

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