La production d’énergie par des éoliennes fait partie d’un des grands axes de développement des EnR en France. Le pays doit multiplier par quatre sa capacité de production durant la décennie.
Actu-Environnement.com indique que plus de 15% de la production électrique pourraient provenir de l’éolien en 2020 en Europe, selon un nouveau rapport de l’Association européenne de l’énergie éolienne (EWEA).
Mais la France a pris un énorme retard sur ses voisins européens. Dans une interview publiée sur Les Echos.fr, Frédéric Lanoe, directeur général EDPR France précise : « En France, les installations éoliennes produisent aujourd’hui […] 2% du mix énergétique. On est encore loin des objectifs du Grenelle II, qui fixe, à l’horizon 2020, 19.000 MW (10%) pour l’éolien terrestre ». Le problème est que ce retard se creuse notamment avec les Allemands qui ont déjà atteint ce quota.
Sur les 108 turbines installées au premier semestre 2011, aucune ne l’est en France comme on peut le constater sur cette carte.
Pourquoi serait-il impossible « d’avancer plus vite » ?
Les anti-éoliens seraient en partie responsables du ralentissement de l’implantation de l’éolien sur le territoire français, arguant de la destruction de paysage ou du principe de précaution pour la santé des habitants ou des mammifères marins. Dans les commentaires de cette interview on retrouve certains de ces éléments, notamment de la part de jaylet : « la multiplication des éoliennes entraîne celle des pylônes car il faut bien acheminer l’électricité produite depuis des endroits isolés et dispersés, souvent au cœur de paysage. […] les mâts font jusqu’à 120m. La hauteur en haut de pale peut atteindre 180m, le tout étant mobile et clignotant la nuit. […]». Heureusement la discussion est ouverte, ainsi sur Mes opinions.com, le lancement d’une pétition contre une implantation d’éoliennes offshore permet à Bruno Micheli de défendre les avantages : « vu l’emplacement et la distance, ces éoliennes seront quasiment invisibles, il suffit de calculer avec le rayon de courbure pour s’apercevoir que par beau temps, une éolienne à 14 km représentera l’équivalent d’une allumette de moins d’un cm, mais, 150 a 300 éoliennes produiront de l’électricité pour 1 à 2 millions de personnes ».
Frédéric Lanoe répond pour sa part que : « Techniquement, un projet de parc éolien devrait prendre quatre ans. Mais en France, il faut en compter sept! Par exemple, le projet de Massingy-lès-Vitteaux a duré sept ans pour être construit, avec plus de deux ans d’attente pour obtenir un permis. Heureusement, là, le recours n’a pris qu’un an !».
Il faut dire que publier le 16 juin le décret qui fixe le contenu et les modalités d’élaboration des schémas régionaux du climat, de l’air et de l’énergie (SCRAE) avec une copie à boucler le 12 juillet dernier n’a sans doute pas aidé les régions à avancer rapidement, même si elles l’ont fait « à vue et sans boussole», sachant que : «Sujet polémique, l’éolien fait l’objet d’arbitrages délicats», comme on peut le lire sur Localtis.info. On comprend donc que l’association d’élus Amorce dénonce un ralentissement de l’éolien terrestre lié à un changement de cadre réglementaire depuis la loi Grenelle 2 et que, selon elle, l’objectif de 19 GW fixé pour 2020 semble d’ores et déjà compromis.
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